J5 - El Real de la Jara - Monesterio - 20km

Traverser un village qui s'éveille lentement est vivifiant et le surplomber quelques mètres plus loin suffit à me mettre en joie. Et moins d'un km après, c'est le château de las Torres (du moins ses ruines) qui se dessine sur le ciel qui s'éclaire. Le soleil colore les nuages (les premiers depuis quelques jours) d'une palette de roses et de gris.
Ce château, étonnamment proche de celui de Real de la Jara, marque la fin de l'Andalousie et l'entrée en Estrémadure. Même si le paysage ressemble beaucoup à celui d'hier, une chose change tout. Depuis la frontière entre les 2 régions, le soleil ne pointe plus le bout de son nez, à croire qu'il est resté en Andalousie. Il n'en fait que meilleur pour marcher. 
Après les 12 km de sentiers de transhumance, le chemin de faufile entre autoroute et nationale 630 et passe tout près d'une venta qui sert de café mais aussi de magasin de jambon ibérique. Le "jamón ibérico" est ici, et à Monesterio, quasiment une institution. A tel point que la venta est pleine d'Espagnols buvant un café con leche accompagné d'une tartine légèrement chaude, recouverte de jambon sec, arrosé d'huile olive ! 
Je me suis contentée du café con leche ! 
Je verrai ce soir pour le jamón.

Après cette pause très dépaysante, me voilà requinquée, trop peut-être, car ma cheville part faire un tour ailleurs et me laisse, avec le poids du sac, m'écraser sur l'herbe. Quelques dizaines de mètres plus loin et c'était sur le goudron ! Plus de peur que de mal, et comme un désagrément n'arrive jamais seul, le ciel qui peu à peu était passé de couvert à brumeux, se liquéfie maintenant finement. 
Je profite d'un pilier de l'autoroute pour sortir ma cape....
Et c'est là que je ressors mes classiques. Que ceux qui les connaissent déjà les épisodes de la saison précédente m'en excusent. Je fais court.
La cape est très bien pour protéger de la pluie sauf que passée au dessus du sac, elle nous fait ressembler à Quasimodo. Et comme dans le Sketch du K-way de Dany Boon : "avec, tu transpires tellement que tu es mouillé froid dehors et mouillé chaud dedans  ! "
Et puis, sitôt revêtue, la pluie s'arrête : un classique aussi. Mais ce coup-ci, la pluie a repris pour ne plus arrêter jusqu'à la fin. A tel point qu'un conducteur a eu pitié de moi et m'a proposé de d'emmener. Ce que j'ai refusé, car il y avait enfin un peu de piment sur cette fin de parcours. 
Après les grosses chaleurs des jours précédents, je me surprends à apprécier ce moment,  et à repenser à cette citation que j'essaie de faire mienne au propre comme au figuré : 

La vie, ce n'est pas d'attendre que l'orage passe 
mais d'apprendre à danser sous la pluie
Sénèque

Bon, la cape, c'est fait ! Dany Boon, c'est fait ! Sénèque, c'est fait ! 
Promis, même s'il pleut à l'avenir je vous en reparlerai mais autrement. 

Sous la pluie donc, j'entre dans Monesterio après une succession de ventas et de restaurants dédiés au... jambon. Celui-ci a même  son musée !

En vrac : 
- c'est dimanche, les Espagnols sortent leurs motos. 
-  je trouve un chapeau de paille probablement oublié ou perdu par Franz. 
- les élevages ne sont pas qu'extensifs. Quelques fermes avec de grands hangars et une forte odeur de lisier
































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