J17 - Jarillas - La Calzada de Béjar - 34 km

Versión courte
6 km de nationale de nuit
6 km de piste et sentier dans la pénombre
10 km de nationale en pente douce
3 km de montée ( voie romaine + nationale)
5 km de descente dans un petit sentier ombragé
2 km de plat sur un sentier au soleil
2 km de montée au soleil
Long !

Version plus longue
Compte tenu de la situation d'hier, il me faut enchaîner une fin d'étape de 12 km et une étape entière de 22.
C'est avec une certaine appréhension, je prends la Nationale mais ce matin tout va bien, il y a bien 1 à 2 m pour marcher au bord de la route. La piste qui suit est assez facile aussi à suivre. 
A Aldeabuena del camino, je fais une pause sur un banc devant l'église à défaut de bar ouvert.
 Un gentil vieux monsieur m'aborde et me demande classiquement d'où je viens et où je vais. A ma réponse, et avec beaucoup de sympathie, il s'empresse d'ajouter que ça va bien monter d'ici là et que ça va être difficile. Heureusement que je suis motivée à fond car sinon il y avait de quoi démobiliser une armée. 
J'attaque la 2ème partie : les 10 km de Nationale. C'est le tracé réel du chemin sauf que de temps en temps, sur quelques dizaines ou centaines de mètres, il s'en éloigne un peu. 
Au premier éloignement, je suis les flèches, histoire de changer un peu. Mal m'en a pris, je tombe dans une impasse et je dois faire demi-tour. C'est décidé je prendrai la nationale jusqu'au bout. 
Marcher sur une Nationale, n'a rien à voir avec marcher dans la nature. Avec 10 cm de bitume sous les pieds, des voitures qui vous croisent ou vous doublent, toutes les 3 minutes, à 90km/h voire plus, avec le bruit, avec l'odeur des gaz d'échappement, vous pouvez ( je peux) difficilement entrer en relation avec le paysage autour, si beau soit-il. Du coup, je passe en mode machine de guerre où je règle mon souffle sur mon rythme de pas. Et mon corps avance tout seul et vite. La tête, d'habitude à l'unisson du corps, elle, dans ce cas, tourne aussi toute seule. C'est le branle bas de combat là dedans. Tout y passe ! 

Le joli bar Carlos à Baños de Montemayor arrive à point nommé pour mettre une fin temporaire à tout ça. Si la terrasse est déserte à cette heure, à l'intérieur ça discuté fort entre les habitués ( je suis toujours étonnée de la vie de ces petits villages). Je savoure sur cette place ombragée mon café con leche,  tostada y mantequilla. Cette bourgade ne ressemble plus du tout aux villages blancs, mais ressemble à un petit village de montagne tout en dénivelé. Même les murs internes du bar sont construits à même le rocher. Elle marque le début de la petite montée qui commence par une chaussée romaine puis continue sur la Nationale. 

Je passe désormais d'Extremadura en Castille et Leon. Moi qui attendais avec impatience la dernière borne d'Extremadura en granit, elle est en métal. Déçue !   Un mètre après la limite, tout a déjà changé ! Les châtaigniers ont remplacé les chênes. Et bientôt, je traverse une jolie forêt de châtaigniers qui descend sur quelques km vers une petite rivière. Il fait chaud et pourtant c'est l'automne. Les couleurs sont chatoyantes.
Le problème des rivières dans un paysage vallonné, c'est que quand on descend, il faut remonter après. Heureusement, le chemin longe la rivière, à plat ! 
Mais les km commencent à peser dans les jambes et comme un fait exprès, il n'y a presque plus d'ombre jusqu'à la fin. "A la prochaine ombre, je fais une pause... Non pas celle-ci, ni celle-là..." Celle que je choisis au pied d'un chêne est fraîche (je dois mettre ma veste), très régénérante,  et bienvenue pour attaquer le couronnement : les 2 derniers km en montée. 

Finalement, l'étape a été certes difficile, mais grâce à cette jolie partie boisée, elle a été agréable.

En vrac 
- savez vous que le président de la 2eme république espagnole est enterré à Montauban ? Ou comment tourne une conversation de moins de 2 minutes entre un (autre) vieux monsieur et une pèlerine française. Je n'ai pas vérifié l'information !
-  comme je marche du sud vers le nord et presque exclusivement le matin, mon côté droit ( le bras, le visage ) est plus bronzé que le gauche
- je rectifie un article d'il y a 2 jours. Ça sentait le colza et non pas le soja. Depuis qu'Alric mange vegan, je vois du soja partout. 
- un joli petit orvet vert et tête noire



































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