J12 - Mérida - Aljucén - 18 km

 

Il est rare que nous marchions ensemble, mais après un petit déjeuner pris en commun, nous partons tous les 3, Fabricio, Franz et moi, par le pont romain. 

Mais après quelques km, Fabricio qui marche plus vite que nous avec ses bâtons, a pris un peu d'avance. A un moment, iI se retourne pour nous faire de grands gestes d'au revoir que nous lui renvoyons. Nous ne le reverrons probablement pas ! 
Il en est ainsi sur le chemin. Parfois, on ne fait que croiser des personnes, parfois on les rencontre vraiment : on marche avec elles, on mange avec elles (des pâtes, mais pas que...), on vit avec elles, on partage leur intimité, leurs difficultés ou joies du chemin et puis on se sépare. Et malgré la richesse des échanges et de la relation, cela oblige à un certain détachement. 

Franz et moi poursuivons notre route qui passe par la retenue d'eau de la Prosepina, construite déjà par les Romains pour alimenter Mérida, et devenue désormais un joli petit lac. Frank, qui adore nager dans les lacs, les rivières ou la mer, y compris sur le chemin, ne peut y résister ! C'est loin d'être mon cas, et je le laisse donc à son plaisir, pour continuer seule. 

Dans la courbe d'évolution d'une ampoule, il y toujours un pic que j'ai visiblement passé hier. Je n'aurais pas pu faire les 34 km, mais aujourd'hui, tout va beaucoup mieux. A tel point que la petite route de campagne que j'emprunte ensuite, que j'aurais probablement trouvée bien triste hier, me semble aujourd'hui plutôt charmante. Ou quand les pieds prennent le pouvoir sur l'esprit et le pas sur les sensations !   
Après y avoir croisé nombre de VTTistes ( il est vrai qu'on est aujourd'hui samedi), j'emprunte un petit sentier sablonneux. J'entends bientôt un bruit de bâtons derrière moi et m'attends à me faire doubler par un nouveau pèlerin ! Mais c'est Fabricio, qui a fait une pause pour manger un sandwich et que j'ai donc doublé. 
La séparation fut courte ! Nous cheminons ensemble jusqu'au village de Carrascalejo où l'albergue municipale jouxte un bar où nous nous arrêtons, moi pour ma première pause. Il ne me reste que 3 km avant la fin de l'étape mais plus de 20 pour Fabricio. Nous nous disons au revoir pour la troisième fois et je reste un peu à savourer la fraîcheur de l'endroit. Si bien que quand je me remets en route, c'est Franz qui arrive et nous finissons l'étape ensemble. 

En vrac : 
- joli chassé-croisé pour une jolie étape
- Fabricio chante et Franz siffle en marchant
- un panneau de la junta Estrémadure qui a subventionné l'installation d'un jeune agriculteur
- plus aucun cochon aujourd'hui mais des vaches ! 
- la discussion avec Franz sur le sentiment partagé d'incongruité à faire du tourisme, quand on est sur le chemin. Nous sommes en décalage complet quand nous débarquons dans une ville, tels des extra-terrestres qui viendraient observer de drôles d'habitudes
- Fabricio qui observe les empreintes des pèlerins dans le sable et a pu repérer de plus petites, probablement celles de Charlotte.
- l'albergue de Carrascalejo qui est probablement une bonne adresse. 
- la fermeture de mon pantalon qui a arrêté de "récalcitrer" et a rendu l'âme. 2 caminos ont eu raison d'elle !

























4 Commentaire(s)

  1. Merci Françoise pour toutes ces belles photos et ces explications historiques.
    Je vois beaucoup de ciel bleu et suis bien content que tu chemines dans de bonnes conditions. Courage, profite bien et prends soin de toi.
    Amitié, Ultreïa
    Jean-Paul

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Jean-Paul, j'ai effectivement de la chance avec le temps, même si parfois c'est un peu trop chaud pour moi. Merci pour ce message.
      A bientôt

      Supprimer
  2. SUPERBE et MERCI Françoise de me transporter dans ces beaux paysages de toute nature. Pour ta petite info tout c'est bien passé jeudi avec Marie Hélène. Fais attention à toi. Bonne marche. Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ce message et pour assurer, même pendant mon absence.
      A bientôt. Bises

      Supprimer

Vous pouvez me laisser un commentaire ici. Mais attendez-vous à ne pas recevoir de réponse. Le Chemin est l'occasion idéale de dé-connexion.