J3 - Castiblanco de Arroyos - Almadén de la Plata - 28 km



Levée bien avant l'aube, je suis d'attaque pour cette étape. Je n'aime pas vraiment marcher la nuit, mais j'aime encore moins marcher avec la chaleur. La nuit nous prive de la contemplation des paysages. Pour autant, la nuit agrandit l'espace. On est tout enveloppé dans le ciel ( étoilé ce matin) et les sons sont perceptibles à des kilomètres. Ce sont tout d'abord les chiens qui s'interpellent les uns les autres. Puis les coqs et autres volailles, jusqu'au lever du jour. 

Hier, le chemin longeait une route sur 5km. Aujourd'hui, il l'emprunte sur ... 15 km.
Heureusement peu passante. Mais tout de même ! 
En même temps, marcher de nuit sur la route est une bonne combinaison : on enfile rapidement les km aux heures les plus fraîches, et l'orientation est nettement facilitée. Il suffit de suivre la ligne blanche du côté de la chaussée, qu'on distingue même dans la pénombre. Car même avec une lampe frontale, il est très difficile de repérer les flèches jaunes.

Mais au grand jour, ces quelques centimètres de bitume, censés relier les hommes, sont par ailleurs une frontière avec la nature, qui vous empêche de complètement vous laisser envahir par elle. Le choc des pieds sur le bitume vous ramène à des considérations moins éthérées. 

Le jour se lève ( je suis toujours aussi fascinée par l'aurore) et la chaleur augmente peu à peu. Les oliviers d'hier ont laissé place aux chênes Liège des élevages de taureaux. 
Les kilomètres défilent. Mes pieds, bien échauffés, me réclament à corps ( cors ;-) et à cris une nouvelle paire de chaussettes. 
Quand soudain la voilà : la flèche qui indique la bifurcation et la fin de la route. Suivie de plusieurs autres , au cas où on l'aurait loupée ! 
Nous entrons dans le Parc Naturel de la Sierra Norte, principalement constitué de chênes liège.
J'en profite pour faire ma première pause de la journée, à l'ombre d'un chêne. Franz que j'ai rejoint il y a peu en fait de même. Nous partageons notre ration d'eau, car aucun ravitaillement n'est possible sur le parcours encore long et il fait chaud !
Quand le guide parlait de forêt du Parc Naturel, je m'attendais à bénéficier d'une ombre bien méritée et qui avait fait défaut jusque là. Mais dans la forêt andalouse, les arbres sont tellement espacés, que le chemin n'est quasiment jamais à l'ombre ! 
Heureusement, depuis l'entrée du parc, il est en pente douce ce qui aide à faire passer la pillule.

Mais c'est sans compter sur une fin d'étape à finir d'achever le Pèlerin. 
A 2 km de l'arrivée : un mur se dresse devant moi. Pas très haut, à peine 100m. Mais très raide. En temps normal, cette jolie montée aurait été bien sympathique, mais avec un sac à dos, après 26 km, sous la chaleur ( il est presque 14:00), j'espère que le point de vue de  la haut en vaut la peine ! 
Et heureusement, il est à la hauteur des efforts. Mais je ne m'y attarde pas, pressée que je suis de rejoindre une albergue que j'espère fraîche et reposante.

En vrac :
- mes premiers taureaux : impressionnants.
- la maison forestière, magnifique propriété au milieu du parc Naturel et où l'eau n'est pas potable !!! 
- une vache morte sous un chêne sous les yeux dépités d'un homme à côté de son 4x4. Elle a déjà bien gonflé
- la ceinture trop serrée de mon sac à dos qui maltraite les bourrelets de mon ventre. 
- les chardons toujours aussi jolis
- je ressors mon foulard anti soleil : ce coup-ci vois aurez droit à une photo mais c'est la dernière ! 
- les bornes en marbre gris qui balisent le chemin dans le parc
- je pense à ma polaire dans mon sac à dos. Même si je ne l'ai jamais mise, je ne l'ai pas portée pour rien. Elle sert, de façon très efficace de protection thermique pour mon eau et mon casse-croûte
- pas de pause pipi de 7h à 15h. A croire que les 3 litres que j'ai engloutis n'ont pas eu le temps d'arriver à la vessie. Ils se sont directement évaporés au soleil. 
















































0 Commentaire(s)

Vous pouvez me laisser un commentaire ici. Mais attendez-vous à ne pas recevoir de réponse. Le Chemin est l'occasion idéale de dé-connexion.