J19 - Fuenterroble de Salvatierra - Morille - 29 km

Même si elle est plus longue qu'hier cette étape lui ressemble bien. A l'exception du début que je parcours avec Franz et aujourd'hui en discutant.

Sinon, les mêmes grandes plaines avec au loin des montagnes qu'on pense ne jamais atteindre. Et qu'on finit toujours par atteindre. Ce matin, pour la première fois, la végétation rase crée un tapis souple sous les pieds.  Bien agréable comparé aux cailloux. 
Passé le relief, c'est un tout nouveau paysage, plus humide, avec même des odeurs de sous-bois. C'est tellement nouveau !  Et enfin une petite route de campagne sans voitures.
Tout ça sous un ciel partiellement couvert, avec cette la lumière si particulière que crée le soleil sur les nuages gris.

J'imagine ces mêmes paysages, sans ombres, sous d'autres températures. Les sensations en auraient été si différentes. 

Le point culminant de ma journée aura été ce petit point culminant, justement, que le soleil illumine au moment où j'arrive. Sur la droite, j'aperçois au loin une chaîne de montagnes dans un camaïeu de bleus. 
Je suis heureuse d'être là.
Le soleil disparaît dès l'entame de la descente. 
Il n'en faut pas plus !

Sinon, en plus prosaïque, quelques gouttes de bruine en début de matinée. Comme les prévisions n'étaient pas optimistes, je sors mon coupe-vent imperméable tout neuf, car pas de quoi sortir la cape ! 
Il faut savoir qu'il y a 2 camps quasi irréconciliables chez les pèlerins : le camp de la veste imperméable et le camp de la cape poncho. Après 2 caminos, mon coeur balance toujours et j'utilise les 2 ( au détriment du poids) !
Il a juste eu le temps de prendre l'air, qu'il n'y en avait plus besoin ! 

Bon voilà, pas très inspirée aujourd'hui ! 
Y'a des jours comme ça


Mais dans tout cela, il s'agit de recevoir. Le bonheur
suppose de se trouver destinataire d'un spectacle, d'un instant, d'une atmosphère, et de prendre, accepter, saisir la grâce du moment. 
Il n'y a pour cela ni recettes,
ni préparation : il faut être là quand il tombe. [...] 
Le bonheur est fragile au sens exactement où il n'est pas répétable. Ce sont des occasions, comme des fils d'or dans la trame du monde. Il faut s'y abandonner.
Frédéric GROS



En vrac
- un rapace que je dérange et qui s'envole. Il doit bien faire 1,5 m d'envergure
- 3 autres rapaces qui volent en faisant de grands cercles au dessus de la plaine
- une église dont les arbres ont été habillés de pièces faites au crocher mais dont les couleurs ont passé
- une vieille dame édentée qui me parle et que je ne comprends pas
- heureusement qu'il fait beau ici, car contrairement au Norte, les églises n'ont pas de porche pour s'abriter
- des chênes qui poussent coûte que coûte sur des murets ou des rochers












































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