J32 - Laza - Xunqueira de Ambía - 34 km

Les 12 km de descente d'hier ont laissé quelques traces dans le genoux ce matin. Mais pas de quoi s'attarder sur le sujet, car le sujet du jour, c'est la pluie !
Avec toute la pluie annoncée sur la Galice depuis vendredi, on s'en sort pas mal jusqu'à présent : à peine une heure. 
Mais aujourd'hui, c'est une autre histoire ! On ne va pas y couper ! Alors même si elle est déjà là, je pars à 8:00 en laissant là Franz, Paco et Jaimy qui hésitent ! 

Tant qu'à y aller autant y aller gaiement ! 
Apres les 12 km de descente hier, c'est 12 km de montée aujourd'hui dont les 10 premiers sous la pluie et un sous une averse. 
Et finalement, à bien observer, une fois qu'on est mouillé, ce serait presque agréable, cette petite sensation des orteils qui baignent !!!! 
Mais déroulons au ralenti l'affaire : 
D'abord, c'est le pantalon qui prend l'eau par le bas. Puis  le pantalon qui colle au mollet. Puis ce sont les chaussures qui se remplissent d'eau. Et progressivement l'eau remonte par capillarité par le pantalon jusqu'à la taille. Les tee-shirts ne tardent pas à suivre. 
Sur le moment, avec la chaleur de l'effort, on ne se rend pas bien compte de l'ampleur de la chose. 

Mais il suffit de s'arrêter.
Et contrairement au café de Campobecerros  surchauffé, celui de Alberguería est ouvert aux 4 vents ! Mais il est si extraordinaire qu'on en oublierait ( presque !!! ) qu'on est trempé jusqu'à la moelle.
Il est tapissé du sol au plafond de coquilles avec le nom et la date des pèlerins qui sont passés par là depuis les 17 ans que Roberto tient ce café ! 14 000 environ !  J'ai droit à la mienne. Et délicate attention, Roberto change la musique, jusque là très bien au demeurant, pour mettre de la chanson française : Charles Aznavour ! 
Surréaliste ! 
 
Mais à partir de là, plus de pluie ! 
Et ça dure ! Chaque quart d'heure sans pluie est un petit bonheur supplémentaire. Peu à peu, je sèche ! Sauf les pieds ! 
Entre Alberguería et Vilar de Bario, ça descend. Donc ça va vite !  
Et après, surprise : de la plaine, bien plate avec des champs et des cultures ; un plaisir après quelques jours de montagne. Un petit point culminant, tout de même, pour admirer et profiter de tout ça. Enfin de jolis chemins bordés de pierres. De ces chemins, tracés depuis des siècles et qui en ont vu passer des voyageurs, des travailleurs et des pèlerins. 

J'ai depuis bien longtemps rangé mon poncho mais à 200 m de l'albergue, une petite averse de bienvenue m'invite à le remettre. 200 m ! Histoire de me rappeler, au cas où je l'aurais oublié, comment avait commencé ma journée ! 

En vrac : 
- 2 vieux messieurs à Vilar de Bario m'invitent, comme je marche seule, à être prudente. L'un d'eux a vécu 18 ans en France et est tout heureux de sortir quelques mots en Français qu'il a un peu oublié. 
A croire que les vieux messieurs sont très soucieux de la sécurité des dames. Un m'avait aussi interpelé à Baños de Montemayor.
- de très beaux champignons. Forcément avec la pluie qu'il y a eu !
- encore des salamandres raplapla
- ce matin j'ai eu peur des chemins gorgés d'eau ( mauvais souvenir du pays basque sur la voie de Tours) et j'ai opté pour la route jusqu'à Alberguería. Quitte à être mouillée c'est plus rapide. Après, selon les conseils de Roberto, j'ai pris le chemin 
- de jolis portails de couleurs
- si les flèches viennent parfois à manquer, elles sont parfois surabondantes 
- les premiers hórreos ( greniers à grains de Galice)
- un datura géant
- un troupeau de vaches sur la route. Je me dis que je ne vais pas les suivre longtemps, au prochain carrefour le chemin tourne à gauche. Mais visiblement les vaches aussi vont à Santiago !











































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