J14 - Casar de Cáceres - Cañaveral - 33km

 


L'albergue suivante étant fermée, c'est à nouveau une longue étape aujourd'hui, sans ravitaillement possible, même en eau.  Donc  départ de nuit. Ça devient une habitude. 

Ce matin, ce n'est pas sur de la route que je marche mais sur une piste. C'est presque aussi bien, en tout cas, question voiture, c'est plus sûr, sinon c'est aussi un peu plus ondulé. 
Quand la nuit se fait un peu moins sombre, j'aperçois de grandes étendues et regrette ne ne pouvoir les distinguer. J'espère qu'il m'en restera un peu, le jour levé. Mais en 10 km, le paysage peut  changer si vite. Heureusement pour moi, quand le soleil se lève je suis toujours au milieu de ces grandes étendues désertiques que je trouve toujours aussi bouleversantes. Mais aujourd'hui elles sont parsemées de blocs de ? Nous dirons granit. 
Ce côté minéral ajoute de la force et de la puissance à ce paysage. 

Et au milieu de tout ça, une ferme isolée, à 10 km de toute habitation, accessible uniquement par la piste ! Un peu plus loin, c'est un amas de pierres taillées, probablement des bornes romaines qui jouxtent le chemin. Et je me mets à imaginer comment, à cette époque les hommes ont pu explorer et investir de tels territoires ! Sans GPS !

Pour descendre vers la retenue d'eau d'Alcantara, le chemin emprunte une zone boisée et je croise un groupe de chasseurs. Ce n'est pas que je n'aime pas les chasseurs, mais je n'aime pas me retrouver sur le même terrain qu'eux, eux, avec leur tenue fluorescente orange et moi sans !

A la retenue, le chemin emprunte à nouveau la nationale ( toujours la même, la N630), notamment pour passer l'Almonte et le Tage qui alimentent le lac. Battus par les vents les viaducs sont impressionnants, et les franchir à pied l'est aussi. 
A tel point que pas rassurée du tout j'en oublie de les prendre en photo.
C'était là, normalement la fin de l'étape, mais il faut désormais affronter les 11 derniers km sous la chaleur  : Nationale ou Chemin ? 
Pour moi ce sera Chemin.  Après une très longue pause avec un magnifique point de vue sur le lac, ce sont plus de deux heures difficiles qui suivent. A nouveau d'autres contrées désertiques, encore différentes des précédentes. Contrairement à celles d'hier ou celles de ce matin, celles là me sont hostiles.  Effet de la chaleur ? de la fatigue ?
Mon corps avance vite. J'ai depuis le lac pris mes bâtons et je me surprends à courir dans les descente. Mais ma tête semble ne pas avancer.
Ce village de Cañaveral aperçu au loin qui se rapproche si lentement ! 
Cette fin d'étape est difficile tant mentalement que physiquement. Ce que confirmeront aussi à leur arrivée James qui a pris le chemin, l'Écossais et Franz qui ont pris la route.

Heureusement la belle albergue de Cañaveral et une bonne douche effacent  bien vite les traces des difficultés ! 

En vrac 
- aux abords du lacs la route est propice à de belles balades en moto : route sinueuse, beau paysage. Et elles sont très très nombreuses aujourd'hui. ( Férié) 
- la petite grimpette pour arriver au pont de vue. 
- un parfum suave et sucré dans le bois qui descend au lac
- le chemin qui emprunte aussi le GR. Les panneaux du GR annoncent les distances mais je les soupçonne d'être optimistes
- pas de nouvelle ce soir de Daniele. Est il dans une autre albergue ? A-t-il pris une voiture ou un bus pour aller plus loin ? 
- au milieu de nulle part un restaurant organisé un repas avec nappe et verres à pieds. Il fait très chaud et un vent à écorner les boeufs. Comment vont-ils pouvoir manger là ? 




























3 Commentaire(s)

  1. Je me régale, Françoise, c'est super de te suivre dans tes pérégrinations...
    Merci pour tout ce que tu nous fais vivre. Ánimo,ánimo ! C'est ce qu'on dit ici... Plein de bisous

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    1. Merci Marie-Hélène de ce gentil message. Ecrire me permet de bien ancrer en moi les souvenirs et émotions... Après, comme je dis dans ma présentation, je ne prétends pas au Goncourt. Là c'est du à chaud,sans relecture et avec de la fatigue...
      Bises à tous

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