J10 - Torremejía - Mérida - 15 km

Hier soir, il a été difficile de trouver un hébergement pour ce soir à Mérida. Déjà, en temps normal, cette ville très touristique n'offre que peu d'hébergements compatibles avec les finances des pèlerins. Mais en plus, elle accueille ce week-end un festival de théâtre ! 
J'étais prête à me priver de visite et à aller jusqu'à l'albergue suivante, 14 km plus loin.
Mais heureusement, nous avons trouvé, moyennant partager des chambres ! Car aujourd'hui, j'aurais été bien incapable de faire plus que ces 15 km. Certes le chemin n'était pas du plus grand intérêt : de la route, puis... des vignes !  Le petit chemin de terre qui les traversait, les rendant néanmoins un peu plus sympathiques qu'hier ! 
Mais c'est ma jolie ampoule de mardi qui m'a tenu compagnie tout le long, une jolie petite douleur tous les 2 pas,  qui m'a rappelé une étape de la voie de Tours. A côté, en comparaison, le pied droit se portait comme un charme ! Même pas échauffé. Que n'aurais-je donné pour avoir 2 pieds droits !

Par ailleurs, l'étape avait étonnamment commencé. Dans  l'albergue, ce matin, mon sac à peine sur le dos, je sens un liquide dégouliner le long de mes reins. Le tuyau de ma poche à eau s'était déboité, vidant les 2 litres d'eau dans mon sac. Pas de possibilité de sécher le tout avant de partir, alors j'ai re-rempli ma poche et suis partie comme ça ! Étape avec les fesses au frais ! 

Mais ce qui a le plus marqué cette étape est la rencontre avec un groupe de gens du voyage. Très différents de ceux que l'on trouve en France ( du moins dans les alentours de Tours, quand je marche) et qui ont voitures et caravanes. C'était là quelques familles avec une multitude d'enfants très jeunes, quelques petits (et maigres) chevaux et 2 carrioles branlantes.
Ils dormaient ou du moins se reposaient car beaucoup ne dormaient plus (il était 8:30), sur des matelas, sans abris, sous de multiples couvertures élimées. A moitié sur le sentier ! Certains enfants gambadaient un peu plus loin, pas bien épais et sales. 
Je n'avais jamais vu ici un tel spectacle, d'un autre temps ou de pays lointains ! 
Et pourtant, ils ne demandaient rien.
Les enfants chahutaient et riaient, les adultes tout en restant sous leurs couvertures, me souhaitant même, une bonne journée en souriant quand je leur disais bonjour en passant.
Quel décalage avec le soi-disant dénuement du Pèlerin : avec ses chaussures et son sac technique, son GPS et ses hébergements tout confort... 
Image du chemin qui restera à jamais gravée ! 

En vrac : 
- des passages de boue où chaque pas est une décision stratégique en soi, sous peine de s'enfoncer jusqu'au genou ! Bon d'accord, la cheville ! 
- une usine de retraitement de déchets végétaux avec des montagnes de déchets probablement issus des pluies torrentielles
- Peu de vrac aujourd'hui, trop concentrée sur mon ampoule ou sur mon souffle pour m'en distraire ! 

















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