J21 - Salamanca - Cubo del Vino - 36 km

Quand je traverse la Plaza Mayor pour la dernière fois, elle n'a plus son habit de lumière. Seuls quelques employés de la ville s'affairent pour lui refaire une beauté. La sortie de Salamanca par me nord est nettement moins agréable que l'entrée par le pont Romain. Grandes avenues, puis grands axes et ronds points se succèdent jusqu'à l'autoroute qu'il faut traverser. Même si c'est par en dessous, les bretelles d'accès ne sont jamais faciles à traverser à pied.  A fortiori, la nuit ! 
Je croyais m'être débarrassée de la Nationale 630 à Salamanque. Et bien non elle va (au moins ?) jusqu'à Zamora. 
A part une petite dizaine de km sur une piste, dans de grandes plaines céréalières, pour le coup très très plates, le chemin va longer aujourd'hui, la nationale et surtout l'autoroute. 20 km de cohabitation forcée. Si les 10 premiers passent assez vite : concentration, motivation, mille souvenirs d'hier dans la tête ! les 10 derniers sont  longs très longs et les 2 derniers km, interminables ! 
Les beaux nuages blancs dans le ciel bleu ne réussissent à les rendre plus légers.
Même ma montre est au bout du rouleau ! Véridique. A un km de l'arrivée, elle bipe : batterie faible !
Fatiguée(s) toutes les deux !

En fait, plus que la distance, c'est l'environnement qui pèse. Chaque pont de l'autoroute ( et il y en a au moins un tous les 2 km) s'appuie sur un monticule qui bloque la perspective du point de vue et oblige le chemin à un petit contournement. Avant chaque pont, je me mets à espérer qu'au delà du monticule la situation va changer. Et à chaque fois, je retrouve le même paysage déprimant avec l'autoroute et le prochain pont au loin. 
Plus que 10 km : c'est à peine plus que le tour du Lac et de l'ile Balzac. Mais les km ne défilent pas et les ponts continuent. Le vent qui s'est levé est très fort et même dans le dos et il brouille les sensations. On ne sent pas la chaleur, mais le soleil tape et il n'y a pas d'ombre. 
Plus que 4 km : à peine le retour depuis le lac ! Encore 4 km, çà n'en finira donc jamais ! 
Et puis, il y a ces fichus bâtons. Je sais combien ils sont utiles et contribuent à diminuer la fatigue. Et en prévision de cette longue étape, je les ai pris dès que j'ai pu. Mais un bâton, ça fait du bruit. Ce claquement à chaque pas devient agressif. Je sais que pour certains, comme Fabricio, au contraire, le bruit des bâtons aide à se concentrer, mais ce n'est pas mon cas... 
Quand je quitte enfin l'autoroute, il reste 2 km, d'abord sur route désaffectée ( forcément déprimante), puis sur la nationale (pas mieux) et enfin sur la chaussée défoncée (qui rajoute à la difficulté) qui mène à Cubo. Pas la moindre ombre non plus. Que faire s'arrêter pour se reposer ? Non il reste si peu ! En finir au plus vite ! C'est la bataille dans mon esprit ! Plus que 1 km ! J'ai l'impression de ne plus marcher droit et de marcher au ralenti. ( Après verification sur la montre, ce n'est qu'une sensation, l'esprit qui me joue des tours) C'est toujours le dernier km le plus long !
Et puis, j'arrive. On finit toujours par arriver !
Fatiguée !


Sinon, pour ceux que ça intrigue, Cubo del Vino tient son nom d'une tradition viticole désormais révolue puisque la vigne a été décimée par le phyloxera au XIXe

En vrac
- dernier bar avant les 20 km fermé ! 
S'il est intéressant pour la pause et le café con leche, le bar est aussi très pratique pour la pause pipi. Parce que mine de rien, sur ces grandes plaines : pas un buisson, pas un arbre, pas un creux pour se protéger des regards, car il y en a : les tracteurs tournent. 
- une petite chapelle 
- de belles peintures sur un bâtiment industriel et sur quelques maisons du village de Castellanos de Villiquera.
- Carole m'avait prévenue : la Plata est magnifique sauf entre Salamanca et Zamora !


























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