J29 - Requejo - Lubián - 18 km


La grande question de ce matin : l'état de ma cheville ! Hier soir, poser le pied à plat était difficile. Et ce matin, après un petit massage au baume du tigre et une nuit bien au chaud sous la couette et double épaisseur de couverture, je peux poser le pied. C'est un excellente nouvelle ! 

L'étape est courte, il suffira d'aller lentement.

Juste à la sortie de Requejo, une alternative s'offre à moi : le GPS indique un chemin qui emprunte énormément la Nationale, ou les flèches officielles qui s'enfoncent plutôt dans les bois ?
Les récents travaux de l'autoroute et de la voie ferrée ont beaucoup modifié le tracé, avec parfois des tracés temporaires. 
Hier soir, les Espagnols ne juraient que par la route. Difficile d'avoir une information fiable. 
Après m'être engagée une centaine de mètres sur le tracé GPS de la Nationale, je reviens sur mes pas et décide de suivre les flèches et donc le petit chemin. 
Et je ne le regrette pas. Même si le fléchage est parfois limite, le chemin suit le fond de la vallée du petit Rio Requejo, avec de petites cascades et tout le long, le coulis de l'eau. La vallée encaissée est privée de soleil, resté sur les hauteurs mais est aussi protégée du vent. 
Arrivée à la nouvelle voie ferrée, il faut carrément être devin pour le fléchage ! La montée un peu raide qui suit débouche sur un si joli point de vue sur les montagnes sanabraises que j'en oublie que je suis peut-être perdue au milieu de nulle part, loin du chemin. Mais finalement, il suffit de marcher selon son intuition et les flèches font bientôt leur ré-apparition.

Quelle belle première partie d'étape. Paradoxalement, le sol accidenté mais souple du sous bois est moins douloureux que la chaussée plate bitumeuse. J'en profite pour observer ma douleur. Pas facile de déterminer ce qui relève vraiment de la douleur de ce qui relève de la surenchère mentale de l'esprit avec ses craintes ou sa motivation forcée pour aller au delà de la douleur. Certes il faut écouter son corps mais pas facile de faire la part des choses. Discussion que je vais aussi avoir à l'arrivée avec Franz qui souffre d'une inflammation du tendon du pied. Il voulait lui aussi enchaîner avec l'étape suivante pour un total de 42 km, mais n'a pas osé, contrairement à Tchang Bin.

Après cette jolie première partie, la suivante aux alentours du col de Padornelo est nettement moins agréable car elle emprunte soit la nationale, soit des chemins d'accès bétonnés aux ouvrages routiers.
Heureusement, la dernière est à l'image de la première si bien que je profite au maximum des derniers km en descente, pour finir, juste avant d'entrer dans Lubián par un pont bucolique à souhait.

Je suis rentrée dans la Sanabrie montagneuse. Les prochaines étapes auront comme aujourd'hui des dénivelés importants. 

En vrac : 
- une ré-éducation de 5h de ma cheville
- les premières fougères
- d'où vient le fait que le bruit de l'eau est si agréable ?
- à défaut de bar, un café dans une station service fait aussi l'affaire, pourvu qu'on puisse s'asseoir et ôter ses chaussures
- le village de Padornelo pourrait être si joli, mais il est coincé entre la Nationale et l'autoroute
- les viaducs routiers et autoroutiers qui franchissent des vallées sont toujours aussi impressionnants pour moi. 
- certains pèlerins ont emprunté la Nationale et passé par le tunnel de Padornelo
- 10km avant Lubián : encore des indications contradictoires : s'engager dans la "carretera cortada" ou non ? 
- 2 énormes châtaigniers d'au moins 1,20 de diamètre. Si j'ai déjà vu de très gros chênes, jamais de châtaigniers aussi gros. 





































0 Commentaire(s)

Vous pouvez me laisser un commentaire ici. Mais attendez-vous à ne pas recevoir de réponse. Le Chemin est l'occasion idéale de dé-connexion.