J26 - Santa Marta de Tera - Rionegro del Puente - 27 km

 

En suivant la rivière Tera, c'est la brume qui m'enveloppe une bonne partie de la matinée entre forêts et cultures. Je me croirais presque en Touraine ou dans les Landes.

C'est apaisant. Je découvre ma première toile d'araignée du Camino, perlée d'eau. 
La brume adoucit la rigueur des rangées de peupliers. 

10:00. Le soleil fait son apparition et vient dissiper la brume. J'arrive à l'entrée du village de Orellos de Tera, en même temps qu'une dame qui en sort, un seau à la main. Antonia vient nettoyer la borne du chemin qui comporte 2 flèches en sens inverses. Car le chemin, c'est aussi ça : une guéguerre commerciale entre les 2 bars de ce petit village qui se disputent le passage du chemin et en modifient le parcours officiel. Aucun des 2 n'est ouvert aujourd'hui, c'est bien ma veine. Antonia fait partie de la municipalité et vient mettre de l'ordre. 

Désormais, mais je traverse à nouveau de grandes étendues jusqu'à ce point où je dois choisir entre une piste, le parcours officiel et balisé, et le tracé de mon GPS qui file tout droit à travers une lande puis une forêt. Le GPS ne m'ayant jamais trahie, je choisis la forêt. Ce n'est visiblement pas le cas de la majorité des pèlerins car bien vite, le sentier disparaît sous la végétation et en particulier les ronces. Parfois des arbres déracinés entravent le passage jusqu'à devoir m'obliger à parcourir certains passages à genoux. Les rochers et les reste de la végétation désormais dense empêchent toute autre alternative. 
Bref, c'est un peu la jungle. Tout juste si je ne sors pas mes bâtons en guise de coupe-coupe. Sans GPS, j'aurais fait demi-tour. 

La fin de cette mini aventure me mène directement à l'entrée du barrage d'Algavancal. Un joli panneau peint à la main annonce le graal : Café dans 3,5 km. Pour l'atteindre j'emprunte un petit chemin agricole, certes bétonné, mais charmant, qui longe le lac.  Le Chemin prend des allures de balade de dimanche après midi en famille. La proximité du bord du lac et les quelques plages inviteraient presque à la baignade. Avec la chaleur d'il y a 3 semaines, cela aurait pu se faire ( du moins une petite trempette des pieds) mais pas aujourd'hui. 

Antonia avait parlé d'un pueblicito ( petit village) Effectivement, Villar de Farfón n'a que 15 habitants recensés et c'est à l'une de ses extrémités que je m'arrête non pas devant un bar mais la très jolie albergue Rehoboth. 
Elle appartient à une famille d'origine sud-africaine, qui a consacré une bonne partie de sa vie à aider les enfants orphelins en Zambie et en Inde. Après avoir fait le Camino de Santiago, ils ont acheté une maison en ruines à Villar de Farfón et y ont construit cette albergue au milieu de nulle part. 
La propriétaire visiblement en train de faire son ménage ne me consacre guère de temps mais me propose tout de même un café con leche et des biscuits maison. Donativo. 

Fin d'étape 7 km plus loin, tranquille et paisible, presque au ralenti sur un petit sentier ombragé. 



En vrac
- un système d'irrigation du maïs inédit
- des cailloux blancs incrustés dans le sol. 
- Franz qui s'arrête prendre des photos avec son appareil argentique
- Tchang Bin et Jaimy ( c'est le nom du Hollandais) ont prévu de s'arrêter à l'alabergue Rehoboth. On devrait les retrouver demain
- Merci à tous ceux qui oeuvrent pour que le. Chemin soit possible
- maintenant je file plein ouest, avec le soleil dans le dos le matin. Et l'après midi, je vais pouvoir bronzer mon côté gauche












































2 Commentaire(s)

  1. Oh la la, quelle aventure tout de même au milieu des ronces !
    Je te sens paisible magnifiquement.
    Et alors bon bronzage à bâbord.
    Je t'embrasse.
    Flo

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    Réponses
    1. Merci ma Flo
      C'est ça : paisible magnifiquement !
      Bises 🌸

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