J22 - Cubo del Vino - Zamora - 32 km

C'est la lune qui m'accompagne ce matin et qui pourrait presque remplacer ma lampe frontale. Presque, parce que, ce matin, certaines portions de pistes sont boueuses. Si les flaques d'eau reflètent la lumière de la lune, rien ne ressemble plus à une zone sombre solide qu'une zone sombre encore boueuse. Une de mes chaussures l'a appris à ses (mes) dépens. 
Les vastes plaines céréalières se succèdent, de nuit, puis de jour dans un calme froid et apaisant. J'aime ces silhouettes d'arbres isolés au milieu de ces plaines et sur la ligne d'horizon. Elles sont immuables et rassurantes. Puis ce sont des coteaux un peu plus vallonnés, plantés de vignes, aux couleurs de l'automne, que je traverse désormais. Ils sont aussi un peu plus animés notamment avec les oiseaux. 
Le ciel se découvre peu à peu, mais la chaleur ne fait pas pour autant son apparition. Et c'est tant mieux ! 
La première pause est rapide, sur les marches d'un bâtiment de Villanueva de Campean, le bar étant fermé et en l'absence de banc autour de l'église ou de la mairie !
La vraie pause arrive très vite après, en réalité une heure, dans le village de Saint Marcial. La piste débouche juste devant le bar, paisible, avec vue sur la campagne. 
Quand je m'installe en terrasse, le soleil me réchauffe. Je suis bien et un "It's good" sort naturellement. Et oui désormais, je peux penser parfois en Anglais, parfois en Espagnol. 
"Really ?" me répond Franz qui m'a rejointe. Bien sûr que non les madeleines industrielles que m'a donné le barman avec mon café con leche ne sont pas bonnes ! C'est le moment qui est bon ! Si bon !

Quand je croise le panneau Zamora 13 km, je repense à la journée d'hier. A 13 km de l'arrivée j'étais depuis longtemps dans le dur. Aujourd'hui tout se déroule tranquillement et comme Salamanca, Zamora se découvre bientôt du haut d'une colline, visible pratiquement jusqu'à la fin, tantôt sombre, tantôt éclairée, selon le jeu entre le soleil et les nuages. 
Il fait bon ! Un rapace tournoie dans le ciel au gré du vent. Je marche sur le chemin au gré du vent . 

Je me programme une dernière pause juste avant Zamora, pour pouvoir profiter de l'entrée par le pont romain. 
Je trouve un petit coin dans l'herbe, à l'ombre d'un arbre,  avec vue sur la cathédrale et le château. J'en profite pour déjeuner. Il est tard mais rien ne presse pas même la chaleur. 
Sur les deux derniers km, je m'offre même le luxe de m'écarter un peu du chemin pour parcourir les berges du Duero. Si bien qu'alors que j'étais devant, me voilà désormais bonne dernière arrivée à l'albergue. Heureuse !

En vrac
- des petits monticules de terre probablement faits pas des fourmis ou autres insectes.
- à la pause du bar, seuls 2 des 7 cousins arrivent. Les petits et grands bobos ont fiat des ravages. 5 ont dû prendre le bus jusqu'à Zamora.
- la pause est propice à quelques confidences de Franz.
- une flèche en 3D














































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