Le livre d'or de l'accueil pèlerin de Saint-Roch trône sur une petite table en compagnie d'un bouquet de lilas sur sa fin. Mais il exhale encore généreusement son doux parfum. Le lilas est avec le muguet et le mimosa, une des fleurs dans lesquelles je ne peux m'empêcher de fourrer mon nez. Déjà, les jours précédents, c'est ce que j'avais fait dans les lilas qui bordaient le chemin. A défaut de sentir celui de mon jardin, il faudra que je demande à Jean-Marc de m'en envoyer une photo, ainsi que celle du muguet dont je vais rater le floraison.
A la ferveur des rues bondées d'hier (samedi) après midi ou soir succède le calme des rues désertes du dimanche matin. Et le chemin finit de nous faire traverser le quartier de l'écusson et emprunte la magnifique Place Royale.
Il n'est pas facile de sortir des grandes villes. Le balisage y est souvent incomplet ou difficile à trouver. Alors qu'en plein nature, l'homo Pèlerinus acquiert, tels ses ancêtres premiers, une nouvelle faculté vitale pour sa survie : le repérage du balisage d'un coup d'oeil. Il n'en a pas forcément conscience mais en présence d'amis ou de pèlerins novices, l'expertise dans le domaine est flagrante.
Beate et Bettina pour ces raisons, ont préféré prendre le bus jusqu'à Grabels. Dommage car passé 2 km, c'est une jolie coulée verte qui nous attend mais qui nous réserve aussi quelques pièges dans lesquels je ne manque pas de tomber. Par 2 fois, des promeneurs du dimanche, rompus à l'exercice, me remettent fort aimablement sur le (droit) chemin.
L'averse qui nous a surpris hier soir de retour au gîte, a vidé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les terrasses des restaurants et a laissé ce matin un air chargé d'humidité. Les escargots sont de sortie. Puis le ciel se dégage pour laisser place à un après midi ( trop) ensoleillé.
Les rives du Mosson, à la sortie de Grabels oú je rejoins Igor sont particulièrement jolies et reposantes et la source de l'Avy étonnante. Nous finissons l'étape ensemble, principalement à travers la garrigue.
C'est un régal pour le nez et les yeux. Romarin et thym en fleur inondent les espaces délaissés pas les arbres, ce qui donne, avec le vert anis des euphorbes sauvages une très belle palette pastel.
Nous arrivons à Montarnaud, en pleine feria du printemps, occasion de faire découvrir à nos amis allemandes et slovène quelques traditions françaises
En vrac
- A force de parler Anglais, j'ai remercié ce matin un passant en anglais et cet après midi, j'ai demandé à Montarnaud, un renseignement en anglais
- le balisage qui annonce, alors que l'on avance, toujours le même kilométrage : saint Guilhem le Désert 29 km.
- le chemin traverse le site du conseil départemental de l'Hérault
- les options étonnantes du balisage GR qui fait éviter le seul point de rafraîchissement
- une école d'équitation western où s'agit de savoir mener, à cheval, un troupeau ( un peu différentes de celle pour les guardians)
- une ferme solaire dans la garrigue et une orchidée perdue à côté
- Guy 85 ans qui fait sa marche quotidienne dans Grabels et qui a écrit un livre "itinéraire d'un enfant perdu"
- déjeuner sous un ... Arbre
- des pissenlits plus clairs ( et plus rares ) que ceux de notre jardin
Il faudrait plusieurs journées pour visiter la ville toute en contrastes : les audaces architecturales contemporaines côtoient le patrimoine.
Je me contente d'y déambuler tranquillement non sans avoir pris une longue pause dans les jardins qui longent l'esplanade Charles de Gaulle.
J'aurais bien l'occasion d'y revenir.
Mais que cette ville est jolie.
Pour atteindre le gîte, je suis le Gps qui me fait passer par de petites rues pas forcément très avenantes mais qui débouchent soudainement sur une magnifique place colonisée par les terrasses des cafés et des restaurants.
Tous les magasins de la rue de l'ancien courrier ont un plafond avec voûte et croisée d'ogives
Et avant de rejoindre le gîte, je tombe nez à nez sur Hélène, venue de Touraine passer quelques jours à Montpellier. Nous qui n'arrivions pas à nous voir à Tours !
Le Chemins réserve toujours de bonnes surprises.
Je loge ce soir à l'accueil pèlerin du Sanctuaire Saint-Roch où je retrouve Bettina, Béate et Igor.
C'est Nanou l'hospitalière qui en a la charge, cette semaine et nous accueille dans ce beau bâtiment ancien juste derrière l'église Saint Roch.
Passées les formalités et autres activités de routine, nous nous attaquons à l'hébergement des prochains jours.
Si la réservation des hébergements avait été facile jusqu'à présent, nous passons près de 2 heures à essayer de trouver une place pour demain et lundi.
Il semble que de nouveaux pèlerins partent de Montpellier.
A cette heure, seuls 2 hébergements pour nous 4 sont assurés. Moi et Igor aurons au mieux un matelas par terre ce qui est déjà bien, compte tenu de tous les hébergements complets. Mais demain est un autre jour.
Petite promenade ensemble puis belle soirée avec un repas cuisiné et pris en commun. Notre anglais limité à tous, ne nous empêche pas de bien nous amuser de nos points communs et de nos différences.
Saviez-vous que les slovènes mangent le fromage en début de repas. Et Bettina et Béate mangent des amandes grillées et salées avec du vin rouge en fin de repas !?!
Cette fois-ci, elle ne se sont pas trompés dans le choix du vin !
Et après tout ça, ils ont, tous les 3, mangé du camembert, sans pain !!!
Ce matin programme inhabituel : grasse matinée 7:30, puis shopping et direction Montpellier
Explications :
Le mari de Christine vient la rejoindre à Vendargues avant d'aller déjeuner, tous les deux, chez un ami à Montpellier.
De mon côté, j'ai constaté hier que mes chaussures n'étaient pas aussi en forme que je l'imaginais. Il faut dire qu'elles ont déjà fait la Plata et je pensais après quelques essais à Tours qu'elles enchaîneraient bien un deuxième chemin. Mais force est de constater qu'elles ne me protègent plus suffisamment du sol caillouteux de la garrigue.
Donc décision hier soir de rendre viste au Decathlon de Montpellier, qui se trouve, comme par hasard à 5 min de chez l'ami de Christine. Comment ne pas profiter d'une telle aubaine ?
Un taxi tombé du ciel !
C'est sur le parking de Decathlon que je quitte Christine après 3 jours très intenses, et d'une complicité immédiate ( tout le monde nous prend pour des amies de longue date) rarement rencontrée.
Merci Christine pour ces 3 jours très riches en discussions, en rigolades, en petites épreuves physiques bien négociées...
Bravo à toi d'avoir osé ( et réussi !) les longues distances dès le début ( je n'aurais jamais osé)
Nous aurons sûrement l'occasion de nous retrouver, dans les Landes ou ailleurs.
Mon achat à Decathlon dure 5 min montre en main. Même modèle et même pointure.
Je ressors du magasin avec mes nouveaux pneumatiques tout neufs, prête à affronter n'importe quel relief.
En attendant, c'est le centre Montpellier qu'il faut rejoindre : 40 min en bus, 50 à pied. Le choix est vite fait, et puis il faut que j'étrenne mon nouveau matériel.
Voilà donc mon extraordinaire périple de la journée !
En vrac :
- Bon pour la photo de début, j'aurais voulu mettre celle de notre selfie avant notre séparation (qui était l'événement de la journée) mais je ne l'ai pas retrouvée sur mon téléphone !
- A Montpellier, il y a des polygones, des triangles et des Antigone