J1 - Arles - Saint Gilles - 22 km


Les Alyscamps, Champs Elysées en provençal : voie qui mène au paradis ( plus précisément, cité des morts vertueux dans la mythologie grecque, mais c'est un peu moins drôle !?!) ! 
Je commence mon Chemin par les Alyscamps.
On ne peut mieux commencer un Chemin.
Tout est dit

Ou presque...
Les Alyscamps, sont à Arles, une nécropole païenne puis chrétienne. Elle devient le passage obligé du pèlerinage de Compostelle. Les chansons de gestes y situent les combats de Charlemagne contre les Sarrasins, donnant une explication à l'abondance des tombes.  
Van Gogh et Cézanne ont immortalisé le site. 
Je ne peux pas rater ça. 

Entre l'auberge de jeunesse et les Alyscamps, une multitude de fleurs blanches débordent des jardins et les choisyas embaument dans la rue.

Puis le chemin traverse Arles. 
Sur les conseils avisés de l'association jacquaire locale, je préfère l'option par la digue (" ni goudron, ni voiture" m'ont ils dit) à celle du GR 653 chemin officiel. 

Sur la droite de la digue, le petit Rhône. Moi qui aspirais à cheminer au bord de l'eau, je ne l'ai aperçue que très rarement, un rideau de végétation nous séparant. 
A gauche des cultures : du blé, des vignes et des rizières en cours d'inondation à partir de l'eau du Petit Rhône (merci le reportage de  France Inter sur le sujet ) : étonnant ! 
Par moments, les coquelicots tapissent les montants de la digue sur des dizaines de mètres. J'aime passionnément cette fleur si frêle et si vibrante par sa couleur
" Je n'aurais jamais dû entrer dans ce champ pour cueillir des coquelicots. Je le savais pourtant … Les coquelicots il faut les aimer avec les yeux, pas avec les mains. Dans les yeux ils flambent ! Au bout des doigts ils fanent. » 
Christian Bobin

Au km 10, surprise : c'est 3 pèlerines que je rejoins. Je ne pensais pas trouver des compagnons de route si tôt. Christine est française, proche de Marseille, Béate et Betina sont allemandes ( non francophones !) 
Nous cheminons toutes 4 jusqu'à Saint Gilles... sur la digue.
Je pense à Michel parti de Tours qui n'a croisé son premier pèlerin qu'après une dizaine de jours. J'y pense d'autant plus qu'hier encore, il marchait sous la pluie. Moi c'est aujourd'hui sous un soleil, à défaut d'être écrasant, à tout le moins bien insistant. 
Quelques coups de soleil à l'arrivée malgré la crème solaire. 


En vrac : 
- PDJ dans le calme avant qu'une volée d'une trentaine de collégiens, autant bruyants qu'affamés, tels des étourneaux, ne déferlent sur la salle à manger
- je n'ai vu de ma cothurne d'un soir que le sac à dos éparpillé dans le dortoir
- accueil chaleureux et chantant de ???, je n'ai pas demandé son nom, à l'auberge de jeunesse
- avec 2 litres d'eau et la nourriture, le sac est plus lourd au départ ce matin. J'applique les conseils de Karine pour bien le positionner sur les hanches " juste en dessous de crêtes iliaques"
- le roucoulement des pigeons amplifié par les voûtes de l'église Saint Honorat aux Alyscamps
- la première balise sous forme de coquille
- des chardons de plus de 2 mètres
- les retrouvailles avec les sensations du chemin
- des canons pour effrayer les oiseaux dans les rizières
- des criquets virevoltants




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