J13 - Aldea del Cano - Casar de Cáceres - 33 km

Il y a 22 km jusqu'à Cáceres. Idéal pour avoir le temps de visiter cette ville, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, pour ses monuments et quartiers médiévaux et Renaissance
Mais après Cáceres, 2 solutions pour le jour suivant : 11 km, bof ou 44 bof, bof ! Il me faut donc dès aujourd'hui aller jusqu'à Casar des Cáceres, 11 km après  Cáceres. Et tant pis pour une visite approfondie de la ville.

Donc, comme hier, je pars à 6:30.
Jusqu'à Valdesalor, soit 10 km, la Nationale et le chemin sont distants mais parallèles. La solution de la Nationale me paraît la plus sûre et la plus simple de nuit. Et me voilà, partie, convaincue de mon bon choix. Heureusement, peu de voitures à cette heure là. Tout va bien quand dans un virage, je me décale pour plus de sécurité pour croiser une voiture, mets mon pieds au delà de la chaussée et tombe. En voulant me rattraper à la rambarde, je me coupe légèrement l'intérieur de la main qui saigne un peu. Ne pouvant pas bien voir ce que j'ai, je soigne tant bien que mal, à la lueur de ma frontale avec du désinfectant et une compresse, là dans le noir. 

En tout cas, que ce soit sur la route ou sur le Chemin, il est une chose qui ne change pas, ce sont les levers de soleil flamboyants, suivis de reflets roses sur les nuages. Cela a beau arriver tous les matins, c'est toujours aussi magique ! 

A Valdesalor, je profite d'une borne désormais métallique et plus en granite, pour un passage au stand pour changer les pneus. Heu, les chaussettes. A la lumière du jour, je peux enfin voir l'état de ma main. Quelques égratignures, pas plus.

Juste avant Cáceres, je suis rejointe par un cycliste qui était hier à l'Albergue. Il se met à mon rythme et me conseille de goûter à la Torta de Casar, que je comprends être une spécialité fromagère de Casar des Cáceres. Il me dit que c'est aussi réputé que le jambon de Monesterio. Ce que je m'empresse de faire dans le premier supermarché que je trouve à Cáceres. Mais la vendeuse me montre carrément un fromage, je ne peux l'acheter, faute de pouvoir le consommer, aussi crémeux et réputé soit il.
A Cáceres, même sans visite à proprement parler, je fais malgré tout le chemin buissonnier à travers les vielles rues étroites de la ville jusqu'à la Plaza Mayor où je m'octroie une très longue  pause. Le peu que j'aperçois me donne envie de revenir. 

A la sortie de Cáceres, il fait déjà chaud je m'adonne, comme souvent, au jeu du "A la prochaine ombre, je..." Je fais une pause, je mange, j'ôte ma veste... Quand au sommet de la montée qui suit, je découvre le paysage, je renonce à mon jeu. Il n'y aura pas une ombre sur les 10 prochains km. La plaine qui s'étend à perte de vue devant moi est désertique. Pas un arbre ! L'idée que mes petites jambes devront me mener jusqu'au delà de ce que je vois est en même temps un peu angoissant mais tellement enivrant. 
Paradoxalement, ce type de paysage m'apaise et me donne de la force. Je retrouve le souffle intérieur qui m'avait un peu abandonné ces derniers jours. 
Le petit vent qui contrairement à hier, a la bonne idée de persister, contribue à me faire filer sans problème, jusqu'à Casar des Cáceres 

En vrac : 
- Valdesalor, fondée par Franco pour relancer l'économie du coin
- les nombreux cyclistes sur le chemin aujourd'hui, alors qu'on est lundi. J'apprends ce soir qu'il semblerait que ce soit férié demain. Les Espagnols font le pont. 
- le vent qui a l'avantage d'atténuer la chaleur mais qui assèche les lèvres et renforce le besoin de boire
- le silence entre 2 voitures sur la nationale après Cáceres
-  la foire européenne au fromage en arrivant à Casar de Cáceres
- la jolie petite montée avant d'atteindre la vielle ville de Cáceres, heureusement ça redescente pour repartir
- les grandes étendues aussi avant Cáceres et la vieille ville qui se détache au loin
- un tournage de film dans Cáceres qui oblige à faire silence dans certaines rues
- la jolie entrée dans Casar des Cáceres avec une jolie promenade bordée de palmiers















































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