J25 - Tábara - Santa Marta de Tera - 23 km


Il manque aujourd'hui, la chaleur de l'albergue d'hier pour compenser le froid. Il fait pourtant 3°, comme hier, mais j'ai du mal à me réchauffer en marchant. Il faut que j'attende la première petite montée vers le km 5. 

C'est une étape courte, presque des vacances ! Et dans sa première partie très boisée, pour la première fois, le givre a fait son apparition et déposé une fine pellicule blanche sur la végétation. Avec quelques rayons de soleil, le givre fondu en gouttelettes, renvoie de minuscules points de lumières. Quelle belle journée !

A mi-chemin, comme parfois, le Chemin propose le choix : une voie un peu plus longue mais qui passe par un village, et la voie " normale". 
Avec ce froid, la perspective de me pauser au soleil, à la terrasse d'un café, m'ôte toute hésitation et le km de détour n'est pas cher payer pour le plaisir escompté. 
C'est ainsi que de façon échelonnée nous nous retrouvons, Franz, Tchang Bin et un jeune Hollandais rencontré hier soir à l'albergue, autour d'une boisson chaude ( ou froide, Tchang Bin préfère la bière)  à la terrasse du très joli café de Villanueva de Peras.

Pour Tchang Bin, c'est aussi un peu les vacances. Lui qui habituellement "trace", se donne aujourd'hui l'autorisation de prendre le temps. Et nous passons toute la seconde partie du chemin à marcher et discuter. Autant dire que je ne vois rien du paysage : je ne sais pas faire 2 choses en même temps. En revanche, de fil en aiguille,  la discussion porte, comme bien souvent, sur les raisons de chacun à faire ce Chemin. Tchang Bin, catholique, pratiquant fait ce chemin en espérant trouver une réponse concernant son avenir. Il est encore très partagé entre son souhait de suivre les voeux de sa famille, qu'il veut bien entendu honorer et aller à l'encontre, pour garder sa liberté. Quelle chance de pouvoir ainsi, au travers d'une expérience personnelle, découvrir un peu, des coutumes, traditions, pressions sociales... des richesses de l'autre !

En vrac 
- Tchang Bin est tout amusé de voir un chien court sur pattes. Ce type de chien est rare car importé en Corée.
- Franz s'arrête sur le bord du chemin pour glaner des légumes. Ce soir c'est lui qui cuisine. Surprise. 
- le Hollandais, je ne connais pas encore son nom, n'est pas si jeune que la réceptionniste de l'albergue l'a laissé entendre. Il a 32 ans. Et fait le chemin de façon atypique. Le plus possible en bivouaquant, mais sans tente ( trop lourd) dormant sous les ponts ( pont romain de Mérida) dans les vestiges de Cáparra, dans une église... Mais il fait désormais très froid et doit se résoudre à dormir dans des albergues. Il attend la Galice pour son climat plus clément.
- un champignon qui semble une pierre.
- le chemin embaumé de l'odeur de mille-pertuis.
- petite erreur de parcours : c'est le plus souvent en discutant avec d'autres pèlerins que je le suis trompée de route
- c'est dimanche, les chasseurs sont de sortie. Tout d'abord à Tábara, point de RDV d'un groupe, puis dans la campagne avec des coups de fusil lointains.
- des maisons construites en pavés de terre. 
- des étoiles blanches sur le sol, avant d'arriver à Santa Marta de Tera, serait-on à Hollywood ? 



























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