A mi étape, comme sur l'autoroute, un panneau présente tous les services du village, tout proche de Miranda de Azan. J'ai beau ne pas avoir faim, je n'ai pas l'habitude de marcher le ventre vide. Une pause s'impose. Le bar du village est bientôt envahi par toute la joyeuse troupe de pèlerins. Je m'inquiète des bobos de nos amis toulousains qui hier soignaient déjà quelques ampoules. Heureusement l'étape est courte.

La brume désormais levée, laisse découvrir une plaine cultivée dont les terres forment un patchwork coloré allant du jaune, ocre, rouge au vert. 

Et puis, après la montée d'un petit passage rocheux, je suis émerveillée. Au loin, Salamanca ! Déjà si proche. On en distingue très bien les domes des cathédrales. ( en vrai, pas sur les photos)

Depuis des siècles, des centaines de milliers  de pèlerins ont dû partager cette même vision.  qui n'a probablement que très peu évolué. En effet, à part quelques immeubles récents, et 2 autoroutes à traverser, pas de zone industrielle. La ville semble posée sur une plaine herbeuse sur laquelle le chemin se dessine. 

Une petite heure et me voilà au niveau des premières habitations. Mais le chemin passe vite par de nombreuses zones vertes et parcs, si bien qu'après avoir longé simplement une rue, on se retrouve directement au pied du pont romain qui mène au centre. 

Magique ! 

Et que dire de la ville ? J'en prends plein les yeux jusqu'à la Plaza Mayor !

Mais j'en dirai plus demain. Car après bientôt trois semaines, je m'offre à défaut d'un jour de repos, un jour de pause pour visiter Salamanque.

En vrac

- la brume forme de minuscules gouttelettes sur ma polaire et mes cheveux.

- Je croise un Allemand qui fait le chemin en sens inverse avec son âne 

- Franz et moi n'avons pas la même notion de précarité. Il s'inquiète car il n'a plus que 7€ en poche avant le petit déjeuner jusqu'à Salamanca où il pourra se renflouer. Moi c'est plutôt quand je n'ai plus que 100€ dans ma réserve !