J24 - Fontillanas de Castro - Tàbara - 36 km


Cette étape est un patchwork de tous les paysages rencontrés : grandes plaines céréalières, autoroute, grande piste, forêt, joli pont, moyenne montagne,  passerelle sur la voie ferrée, rivière...

Avec cette variété, les 36 km passent relativement vite ! Et pratiquement sans difficulté, surtout grâce à la température. Et pourtant la journée avait mal commencé de ce côté là : 3° au départ de l'albergue ce matin. Mais en l'absence de vent, l'air se réchauffe peu à peu, au cours de la journée. 

3° et un départ en commun avec Tchang Bin et Franz. Mais à peine 2 km plus loin, Tchang Bin est largement devant et file, alors que Franz est largement derrière. Mais il me double à l'occasion de l'un de mes arrêts changement de chaussettes. Je ne les reverrai plus que sous forme de deux petits points au loin sur de larges pistes ocres et rectilignes, l'une de 2 km, l'autre de 3 km avant le village de Faramontanos de Tàbara et dans ce village à la pause déjeuner.
C'est sur cette dernière longue ligne droite que je m'arrête pour regarder un rapace tournoyer dans le ciel. Il semble prendre du plaisir à se laisser porter par le vent en faisant de grands cercles. Puis soudainement, il fait, ce que je n'avais jamais vu auparavant, une espèce de rotation latérale, comme on fait une galipette et s'éloigne. Cette pirouette me sort immédiatement de la torpeur qui commençait à me gagner et me rend le sourire.

Sur le parcours, Granja de Moreruela est le point de séparation des deux voies. Au nord la vía de la Plata poursuit son chemin jusqu'à Astorga. A l'ouest, le camino Sanabrès rejoint Santiago par Ourense ( au nord de la frontière portugaise). 
C'est cette direction que j'ai choisie. 
Tchang Bin et Franz aussi.
Granja de Moreruela est aussi pour aujourd'hui le lieu de ravitaillement de cette longue étape. J'y trouve une petite alimentation. La plus petite que je n'ai jamais vue, à peine 20 m2. A l'ancienne, avec le commerçant, derrière son comptoir, à qui on demande ce qu'on veut. Dépaysant ! 

A un carrefour de pistes, je bifurque et aperçois au loin une jolie forêt qui change des plaines que je viens de traverser. Encore dans mes pensées, je ne m'aperçois pas que, de part et d'autre du chemin, la forêt est, elle, calcinée.
Nos pensées nous distraient et nous empêchent de voir ce qui est là, tout près de nous, alors que nous regardons au loin.
C'était la leçon de la journée. 


En vrac : 
- un papillon jaune qui m'accompagne sur une dizaine de m. 
- un petit serpent que je croyais mort qui s'enfuie quand mon pied va l'atteindre
- de jolis lichens sur une pierre
- après une montée un peu raide, le plat (?!?) qui suit est savouré comme une friandise
- petit passage d'eau
- des plantes aux fleuilles luisantes comme si elles venaient d'être arrosées. Elles sentent le mille-pertuis 
- les herbes blondes de l'Extremadura sont ici d'un très joli bleu gris












































2 Commentaire(s)

  1. Quelle pêche Françoise! de longues étapes depuis plusieurs jours et le courage d'écrire chaque soir ton journal qui fait vivre ton quotidien. Bravo tu t'approches de Santiago toujours sous le soleil. Bonne continuation et toutes mes pensées positives t'accompagnent.ULTREIA Jean-Paul

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    1. La fermeture des albergues ne nous laisse malheureusement que peu de choix sur la longueur des étapes. Mais après 3 semaines le corps est rodé. En tout cas merci pour ce message, pour ta fidèle lecture et ton soutien.
      A bientôt
      Françoise

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