Albergue parroquial Santa María à Fuenterroble de Salvatierra

Le père Blas est aussi emblématique sur la Plata que le père Ernesto sur le Norte , en terme d'hospitalité et d'activités à caractère social. ( voir les épisodes de la saison précédente !)
Quand j'arrive, c'est un homme, la soixantaine, grand, très mince, plutôt sportif en jeans, les cheveux et la barbe poivre et sel, un bandana sur la tête, qui m'accueille très chaleureusement. Pas vraiment l'allure d'un prêtre, mais comme l'habit ne fait pas le moine, j'attends de voir. 
C'est en fait Manuel, un Français d'Aix qui joue les hospitaliers. Il a pris sa retraite en février, est parti en juin, du Puy jusqu'à Compostelle, puis est allé sur le Portugais, puis a fait la Plata en sens inverse et s'est arrêté là fin Août. Contre des travaux il est hébergé. Mais son rêve est de partir en retraite en Polynésie, ce qu'il n'a pu faire à cause du COVID. Il m'en dit un peu plus sur le père Blas : le dernier concert qu'il a organisé dans l'église du XV avec 60 musiciens, un défilé de charrettes... Tout ça pour récolter des fonds et pouvoir notamment accueillir des gens dans le besoin, comme en ce moment ces 2 immigrés maliens et 2 autres personnes. 
Manuel me fait visiter l'albergue qui peut accueillir jusqu'à 70 personnes. 
Plus tard, je croise ce que je crois être un résident : un homme, convivial, la soixantaine, cheveux mi long, pantalon beige pull Bordeaux, la chemise hors du pantalon, décontracté chic.
C'est le père Blas ! L'habit ne fait vraiment pas le moine !
Il profitera de l'arrivée d'un groupe de randonneurs pour proposer à tous une visite de l'église extraordinairement restaurée, alors qu'il y a 40 ans elle s'effondrait et n'avait plus de toit. 
L'esprit austère du lieu a été mis en avant reléguant le retable baroque au second. Il est fier de nous en raconter l'histoire et finit, sans avoir revêtu la moindre tenue de prêtre, par nous bénir !  Étonnante soirée !

Soirée d'autant plus étonnante que nous (Franz et moi) avons vu débarquer un groupe de 7 pèlerins. 3 frères de Toulouse accompagnés de leurs cousins et amis des Canaries.  Entre 60 et 70 ans, voire plus, ils se retrouvent tous les ans pour faire 15 jours de camino ensemble. Autant vous dire que c'est un joyeux bazar. Ils s'étaient par exemple mis d'accord hier soir pour se lever à 6:45, les 2 bars n'ouvrant qu'à 7:00 et 7:30. Mais ce matin, l'un d'eux a réveillé son voisin des 6:20 et tous ont suivi ! Et nous avec !


En vrac 
- le village est  petit, une épicerie à un bout, l'église à l'autre bout et au milieu 2 bars, sur le même côté de la rue, séparés par un numéro
- l'église du XV est au bout de nulle part. Rien autour si ce n'est quelques maisons du XXe
- visiblement les habitués passent d'un bar à l'autre
- même l'épicerie est estampillée Peregrino. A l'intérieur, les graines comme les lentilles, se prennent avec des coquilles Saint-Jacques
- première "empanada" atún/tomate

L'albergue













L'église







Le village













0 Commentaire(s)

Vous pouvez me laisser un commentaire ici. Mais attendez-vous à ne pas recevoir de réponse. Le Chemin est l'occasion idéale de dé-connexion.