J23 - Zamora - Fontanillas de Castro - 32 km

L'étape d'aujourd'hui est normalement de 20 km. Mais l'albergue de Montamarta est fermée. Il existe bien d'autres hébergements, mais pas du tout dans la même gamme de prix. L'albergue suivante est 12 km plus loin. 
C'est ça, la Plata : on fait fonctionner soit les pieds, soit le porte-monnaie !
Quand je pars, je ne sais pas si je pourrai enchaîner une 3 ème étape de plus de 30 km. 
Comme la chaleur n'est plus une contrainte pour arriver tôt, je me laisse le choix d'aviser quand je serai à Montamarta. 
Tchang Bin et Franz sont dans la même situation. Nos amis toulousains ( Gabriel, Charlie et Daniel) et leurs cousins ont trop de bobos pour aller au delà de Montamarta.

Il fait froid, et avec le petit vent, très froid ! 
Aujourd'hui, c'est double tee-shirt, polaire, coupe-vent, tour de cou enfoncé jusqu'aux yeux en guise de bonnet, capuche et gants ! 
Avec tout ça, tout va bien ! Sauf peut-être mes (petites ?!?) fesses qui, dans le pantalon léger de marche, apprécieraient bien un peu plus de chaleur !
Mais je suis bien ! 
Pourtant aujourd'hui aussi on longe l'autoroute, mais rien à voir avec la situation d'il y a 2 jours. Le chemin passe plus loin, sur une piste, dans des plaines. 
Il fait froid, mais je me sens vivante et en joie dans ce type d'adversité. Tout est simple et calme. Je préfère tellement ça à la chaleur contre laquelle on ne peut rien. 
Il fait froid et ça dure toute la matinée. A 10h je veux retirer les gants, je les remets aussitôt. 
Aux bourdonnements lointains de l'autoroute et au sifflement du vent près, je me sens aussi bien que sur l'étape de l'arc de Càparra ou que sur l'étape d'hier quand je volais... Heu...quand je marchais avec le rapace. 

A Montamarta, il est presque midi. C'est l'heure de vérité. Ce sera 12 km de plus pour tous les 3. 

La température augmente un peu, mais le vent  continue de souffler, pas question de se défaire de toutes les couches de vêtements. 
Le chemin cotoie désormais de plus près l'autoroute sur quelques km mais en l'absence de chaleur, c'est amplement supportable, pour finir par un chemin de terre qui passe près des ruines de Castrotorafe, un ancien village médiéval ( il ne reste vraiment rien)
Comme je peux maintenant le faire, quelques km avant l'arrivée, je prends une grande pause pour déjeuner. Je retrouve enfin la sensation, des plus agréables, d'arriver sans fatigue à destination.

En vrac
 -  Tchang bin zigzague devant moi. Il cherche la meilleure trajectoire pour le confort de la marche. Tantôt sur la partie herbeuse du centre, tantôt sur la partie durcie par les roues des véhicules. Nous faisons tous ça
- Roales del Pan en permanence sous le bruit de l'autoroute
- une maison au jardin fantastique avec personnages et animaux !
- des passerelles d'autoroute avec parapets anti suicide. 
- une passerelle au dessus de la voie ferrée qui génère 700m de détour
- cette même passerelle, seul endroit à l'abri du vent depuis des km, pour faire une pause
- les quelques millilitres d'eau glacée dans le tuyau de ma poche à eau. Heureusement le reste de la poche est tempéré, bien à l'abri dans mon sac
- 2 zones bleues sur la carte, des lacs. En réalité des zones asséchées. Temporairement ou définitivement ?
- les odeurs d'un élevage industriel
- un pommier difficile d'accès mais que Franz repèrera sûrement
- de nouvelles bornes en granit depuis quelques jours mais dont les inscriptions sont peu lisibles
- une paire de chaussures de marche usées jusqu'à la corde, laissées sur une borne. Offrande ? Le pélerin marche-t-il désormais pieds nus ?
- des petits granulés verts sur la piste. Produits phyto sanitaires pour les cultures ?







































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