J12 - Aljucén - Aldea del Cano - 35 km

 

A force de faire des demies étapes, et si je veux aller jusqu'à Santiago, je ne serai pas de retour avant Noël !

Alors ce matin,  je pars pour 34 km avec l'espoir, à défaut de conviction, que mes pieds tiendront le coup ! Et pour éviter la chaleur, le départ est à 6:30. Et oui, frontale ou chaleur, il faut choisir. 
Heureusement, le chemin commence par de la route puis un sentier sans trop d'embranchements. Malgré le GPS, l'un d'eux a failli me perdre !
Aujourd'hui, mes pieds ont certes fait beaucoup de km, mais pas autant que ma tête. Le jour levé, le paysage avec une végétation espacée, me plonge dans la savane. Quelques km plus loin c'est la garrigue avec une végétation basse, des odeurs de romarin, et des plantes qui ressemblent un peu à la lavande. Les feuilles écrasées entre les doigts s'avèrent sentir la lavande. 

Je me surprends à ne pas m'enquérir régulièrement de l'état mon pied gauche. Bon signe. 

Les km défilent et à Alcuescar, je marche depuis 4h, j'ai fait 20 km, il est 10:30. Mes deux pieds sont sur un pied (!?!) d'égalité : je fais ma première pause ( dans un bar en compagnie de VTTistes à leur pause aussi)
Repartie, je croise un Pèlerin en sens inverse. Je lui dis bonjour et mon accent doit être si mauvais qu'il me répond : "française ?". Franck, bigourdan d'adoption, avec un accent de Franche Comté, voulait au départ faire le Chemin Portugais. Mais les exigences sanitaires au Portugal étant plus contraignantes, il a atterri à Salamanque pour faire la Plata à l'envers et finir par le mozarabe. 
Après les Arlésiens, c'est encore un Français qui fait le chemin à l'envers. Pas comme ces pélerins qui rentrent chez eux à pied, non directement à l'envers. Sur ces réflexions, j'aperçois au loin un pélerin avec un chapeau et le reflet du soleil sur les bâtons. Serait-ce Franz que je rejoins ? Puis le pèlerin se rapproche, encore un en sens inverse et qui est ...Allemand !  A l'arrivée à l'albergue, un Japonais venant aussi en s'en inverse.

Sur les 8 km suivants la chaleur monte, mais mon corps avance tout seul, c'est agréable. Il y a longtemps que je n'avais pas eu une telle sensation. Mais pour ne pas pousser trop loin la machine, je fais une nouvelle pause à Casas de San Antonio, juste après un joli petit pont romain. 

Les pauses sont indispensables à mes pieds, mais engourdissent un peu le corps. Une demie heure de pause suffit à rendre le redémarrage difficile et le diesel que je suis, met bien 1 à 2 km pour retrouver son rythme. 

Les 7 derniers km sont très chauds, pourtant la température n'est que de 23° mais sans air le ressenti est bien plus grand
Je dois sortir mon super foulard technologique qui à défaut de protéger de la chaleur, protège des coups de soleil. Même Décathlon n'a pas un tel produit. 
Heureusement, un nouveau pont Romain ainsi que des bornes (kilométriques) romaines ponctuent cette fin d'étape.

Mes pieds ont tenu !


En vrac 
- comme dimanche dernier, les motos sont de sorties. Sur le chemin 2 moto cross, des dizaines sur la route qui longe le chemin !
- un lac dont la vue serait presque rafraîchissante
- un gué design au milieu de nulle part 
- des bornes VP dont la moitié est cachée apr la végétation
- un panneau qui indique que l'albergue est à 300 m ; elle est à plus de 700 ! Criminel, surtout en fin d'une étape longue ! 
- de magnifiques ipomées sur le grillage d'une maison. Pas de photo, trop peur du chien






































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