Markina - Guernica - 25 km

Sur le Chemin, rien n'est plus différent d'une journée, que la suivante.
Ce matin, c'est avec un petit air vivifiant mais sous le soleil que nous  commençons l'étape. Nous  longeons, en le remontant, l'Artibai, petit cours d'eau très bucolique. Nous traversons des prairies envahies de menthe que les vaches broutent !  je crois que les Espagnols on trouvé la recette du lait à la menthe. Nous grimpons jusqu'à la collégiale de Zenarruza. Construite sur les hauteurs, là où un aigle qui s'était emparé d'une tête de mort, l'aurait laissée tomber, elle offre une vue magnifique sur le vallon. 

A Munitibar, petit village, quelques kilomètres plus loin, le guide (cela a beau être de l'aventure, un bon guide peut aider à ne pas mourir de faim, ou à ne pas dormir dehors) le guide, donc, note l'existence d'une alimentation. Mais impossible de la trouver ! Un habitant que j'interroge me montre la petite porte d'une maison ordinaire que rien ne différencie des autres si ce n'est un tout petit panneau "taberna". Le doute me prend : sur mon niveau d'espagnol, sur mon interlocuteur, sur mon envie toute relative de rentrer là. J'entre.
Effectivement, la porte donne sur une taverne, composée d'une petite salle au plafond très bas, et sur le côté, une pièce de pas plus de 10m2 remplie du sol au plafond de rayons pleins à craquer. Rien ne manque. Il faut se servir puis aller payer au comptoir de la taverne, derrière lequel les bouteilles et la machine à café côtoient du jambon, et du fromage à la découpe. 
A quoi tient son repas de midi !!!!

Encore quelques montées et descentes mais faciles parce que courtes puis pause déjeuner au Km 20, au pied de la grande Église de San Tomas qui dessert... 3 maisons ! 
Le fromage de brebis acheté plus tôt est excellent. Plus que 6 km, vite avalés jusqu'à Gernika.

La journée est passée comme dans un rêve. Je profite à fonds et savoure chaque instant, même quand c'est difficile (on est bien d'accord, tout est relatif)
Depuis quelques jours, je cherche à définir le sentiment qui m'habite. 
C'est un mélange de joie et d'ivresse. 


Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. 
Mais de quoi?
 De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous !
Charles Baudelaire


En vrac :
- Traversée de Bolivar, village des ancêtres de Simon, où on trouve un musée Simon Bolivar. Les Espagnols ne sont pas rancuniers
- Les magnifiques maisons basques
- le chien qui m'a sauté dessus, heureusement attaché
- Les différents bruits de l'eau qui coule
- Le son des cloches des Brebis. Je vais finir par être une experte en sons de cloches ?!?
- 2 chaises en haut d'une montée, face au paysage
- l'inscription sur une barrière : " Thé question is not Why you do this. The question is How you do this"









































2 Commentaire(s)

  1. J'adore tes commentaires&la qualité de tes descriptifs. On y est grâce à toi ! Mais je me répète... Guernica : toute une histoire, tout un monde et tu y es... J'adore Picasso alors tu parles. Et puisque ta journée qui est passée comme dans un rêve, ta marche en toute conscience, tes sourires "sans raison"... régale-toi et bon sang qu'il est bon de te lire. 😜😋

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  2. Merci Marie.
    Et pour la lecture, à charge dd revanche avec le livre de JP 😊

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