Bilbao - Pobeña - 35 km

Départ moins léger ce matin : fatigue de la semaine de marche ? Poids de l'absence de mes 2 compères ?
Pas le temps d'y penser car il s'agit de retrouver la trace du chemin et dans une ville de 1 million d'habitants : pas facile ! Certes, les jolies plaques de Bilbao, en céramique jaune et bleue sont grandes, mais elles sont au sol !  Heureusement, il est toujours quelque passant prêt à venir en aide à un pèlerin égaré qui erre, et à prodiguer quelques conseils plus ou moins fiables !

Les 20 km de l'étape prévue aujourd'hui, jusqu'à Portugalete, ne sont pas des plus intéressants. Au menu : sortie de ville, zones industrielles voire désaffectées, décharges sauvages sur le chemin, mais aussi une portion de ces bonnes vieilles voies pavées médiévales, le joli parc de Tellaxae et surtout de la ville en continu sur 10km jusqu'à Portugalete.  Bakalardo, énorme ville dortoir accessible en métro depuis Bilbao. Paradoxalement, elle est plutôt agréable avec des immeubles tous plus récents les uns que les autres mais surtout une vie effervescente avec de nombreux commerces de proximité, des Espagnols dans les rues comme dans les villes plus anciennes, des squares pour enfants largement utilisés à tous les coins de rue...
Puis, plus petites et traditionnelles, Sesto et Portugalete avec son joli quartier ancien et son pont transbordeur étonnant.
Et parfois au milieu de tout ça, des zones en décrépitude, lieu de squats probables.
C'est au sortir d'une de ces zones qu'un Espagnol en me voyant me demande " Hay Camino pour ahi ? " ( Il y a un Chemin par ici ? ) Il en doute et a l'air rassuré quand le lui ai dit que je vais à Portugalete.

J'y arrive vers 13:00. Beaucoup trop tôt pour s'y arrêter et l'albergue n'ouvre qu'à 15:00. J'ai déjà 22km dans les pattes et la prochaine albergue est à 13 km. Suis-je capable de poursuivre ? Je vous passe toutes les tergiversations, les doutes, les plans B avec bus... Je déjeune et requinquée, je me remets en route. Et là, c'est 13km de macadam ! Sous toutes les formes : en contre allée à la sortie de Portugalete, en passerelle pour franchir les innombrables axes routiers, en "autoroute" dédiée aux vélos et piétons des km durant....
La chaleur aidant, le manque d'ombre, autant dire que dans ces conditions, le cerveau ne fonctionne plus. Seul le corps avance ! 
Même ma montre GPS n'en peut plus et me lâche au km 32 ! 
Au bout de tout ça, suprême récompense la mer à Las Arenas. Et une pause très, très longue !  Mais dont il faut quand même s'extraire pour faire le dernier km jusqu'à l'albergue. 

En vrac : 
- 3 papis qui papotent sur le chemin
- le vent dans une haie de bambous
- les escalators dans les rues de Portugalete
- les ipomées qui envahissent les arbres alors que les miennes ont végété cet été
- les travaux à Bilbao et Bakalardo
- les contournements des barrières pour bétail, trop étroits pour le passage du sac à dos.

































2 Commentaire(s)

  1. Quelle abnégation ! Bravo, tu nous épates. Allé Françoise, allé Françoise🇫🇷🎇🌠👏😍

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  2. Dit celle qui est capable de faire plus de 40 km dans la journée et ça plusieurs jours d'affilée !!!!
    😉
    A bientôt 🌸🌸🌸

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