Jour 21 - Oviedo - Grado - 26 km

Nous y sommes. 1ère étape du Primitivo. Hier, à l'Albergue, je me suis payé le luxe d'une lessive de quasiment tout le contenu de mon sac (et de ma tête ?!?). J'ai des chaussettes neuves aux pieds.
Je peux commencer ce nouveau chapitre. 
A condition de sortir d'Oviedo ! 
Car comme pour Bilbao, il n'est pas facile d'y retrouver une flèche. Et comme un fait exprès, alors que l'entrée était en ligne droite, la sortie est une suite de bifurcations. Au km 3, la première flèche enfin ! Je peux désormais sortir le nez de mon GPS ! 
Au km 4, la ville s'arrête brusquement pour laisser place à la campagne. Étonnant mais tellement plus agréable que les zones commerciales ou industrielles. 
Mon humeur est à l'image du temps : beau et frais. Ou inversement ! 
La montagne pas loin est aussi majestueuse que les bords de mer de cette semaine. 

Vers 11:00 et 12 km, je me fais doubler par Edward un français de Millau, auquel je m'accroche (car il va aussi vite qu'il parle) jusqu'au prochain bar, qui s'avère être fermé ! A défaut, nous nous arrêtons devant une petite boucherie qui fait aussi épicerie pour une petite pause refroidissement de pieds. Il a fait plusieurs chemins et notre conversation concerne exclusivement les pieds !!! On a les conversations qu'on peut ! Il en arrive à la même conclusion que moi. Lui qui marche beaucoup par ailleurs, n'a des ampoules que sur le chemin à cause de l'asphalte. La seule solution : refroidir et sécher les pieds !!!!! Au passage, je récupère l'astuce de mettre mes chaussettes à sécher sur les bâtons accrochés à mon sac à dos.
La pause finie, il décampe et je ne le revois plus.

Vers midi, à un croisement, j'hésite. Je sors mon GPS. Je suis rejointe par un jeune cycliste (je pourrais être sa mère) qui s'arrête lui aussi et me demande le chemin. Je lui indique que moi, à pied, je vais tout droit dans un petit sentier d'ores et déjà boueux, mais que pour lui, je ne sais pas. Il me répond qu'il fait le même chemin et me précède sur le sentier, descend de son vélo, et à mon grand étonnement, le soulève pour passer les tronçons de boue. Il est vrai que contrairement aux pèlerins cyclistes, son vélo n'est pas affublé de lourdes sacoches. Lui, porte uniquement un petit sac à dos ! Il renfourche son vélo et disparaît. 200 m plus loin, il est à nouveau arrêté face à deux flèches contradictoires (sauf que l'une indique la direction d'un bar). Je sors à nouveau mon GPS et lui montre la bonne direction. Il me demande où j'ai trouvé la trace du chemin et je lui propose de lui envoyer le fichier. Et nous voilà, tous deux, au milieu des champs à échanger nos WhatsApp. Satisfait, il file aussitôt ! Quand les vieux viennent au secours de jeunes en panne de technologie ! 

Un vent léger se lève. Il est doux presque chaud.  
Le chemin longe puis traverse la rivière Nalon qui coule au fond d'une gorge. Plus que quelques km et c'est déjà Grado. 

Belle étape qui démarre ce nouveau chapitre et met un joli point final à la 3ème semaine.


En vrac : 
- un pèlerin et probablement son père. Ils me rappellent ces 2 américains, un fils et son père de 81 ans doublés sur l'étape Poo de Llanes - Ribadesella. 
- puis juste après 2 pèlerines, une mère et sa fille ? 
- l'odeur de l'herbe fraîchement coupée et l'odeur d'une lessive, tendue sur le bord du Chemin et puis quelques odeurs moins réjouissantes !
- une jolie feuille qui ressemble à un papillon, une fougère sous le soleil
- des maisons toujours aussi colorées
- beaucoup d'horreos, ces greniers à grains typiques d'Asturies
- des petites chapelles un peu partout
- le café d'après déjeuner
- la pèlerine danoise qui me rejoint et qui me rappelle la Danoise d'hier, qui marchait en sens inverse. Quand je lui ai demandé si elle revenait de Santiago, elle m'a répondu que non, qu'elle faisait simplement le chemin à l'envers depuis Fisterra jusqu'au Danemark.
- ce pèlerin espagnol de Tarragona, qui me propose des dattes et à qui je propose en échange mes abricots secs ( il faut que je refasse mon stock)
- la publicité qui vient jusqu'aux sentiers les plus reculés du chemin


























2 Commentaire(s)

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  2. Heu... même s'ils sont nombreux, LE nombre c'est comme ça...Tsss, Marie😥😣😳

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