Jour 25 - Berducedo - Grandas de Salime - 20 km

Aujourd'hui c'est dimanche et après les quelques longues étapes de ces derniers jours, je m'octroie une journée de semi-repos avec seulement 20 km.

Ce matin à l'Albergue, beaucoup d'appréhension chez les pèlerins car l'étape d'aujourd'hui est principalement en descente. Et la grande majorité d'entre eux n'aime pas ça. 
Au contraire, je suis ravie. 

Mais avant ça, pas de départ, bien entendu, sans montée. Dans la suite de la magnifique journée d'hier le ciel est dégagé et s'éclaire peu à peu. Les nuages se colorent de rose (pas visible sur les photos). Je m'arrête plusieurs fois pour contempler le spectacle. Nombre de pèlerins me doublent dont ce groupe de 4 allemands aperçu hier qui me demandent si j'attends le lever du soleil.

Sur les crêtes de Mesa, les éoliennes tournent à leur maximum. Le vent, à écorner les boeufs,  est vivifiant pour les jambes, un peu moins pour mes petites oreilles. Je sens mes boucles d'oreilles virevolter. Je ne peux m'empêcher, de temps en temps, d'ouvrir les bras en croix, pour profiter de cette énergie. 

Puis vient la descente. Parfois raide, parfois moins. Sur près de 6 km.
Et là, je prends un plaisir infini à descendre en courant (ou en marchant vite) emportée par la gravité. Il faut une vigilance de tous les instants pour chaque appui, sur les pierres ou à côté, pour rétablir l'équilibre quand la position est mal partie. Mes quelques années de gymnastique me sont bien utiles dans cette pratique. Je me sens pousser des ailes. Je double tous ceux qui m'ont doublée dans la montée. 

Et je descends...vite... jusqu'au hameau de Vistalegre, fin de la descente. 
Il est sur le barrage hydraulique de Salime. Et contrairement à son nom, il n'a rien d'allègre. Au contraire, il est plutôt sinistre avec ses maisons à l'abandon, ses installations en béton à même le flanc du coteau, en ruine. 
Son seul intérêt est qu'il possède un hotel, bar, restaurant, très bienvenu, point d'arrêt quasi obligatoire des pèlerins. 

Le groupe d'Allemands m'y rejoint et l'un me taxe de Bip bip le Coyote. Il me dit que je descends comme Dalia, une Française qu'ils ont rencontrée sur le Norte !  Plus tard, dans l'après midi, José, un Espagnol, dans la même Albergue que moi me dit que quand je l'ai doublé, il a pensé que j'allais me tuer ! Et que j'aurais pu tomber. 
Je lui réponds que je pourrais aussi tomber en marchant !

Dans les descentes, mon style tient plus du trailer que du pèlerin !

Quand je sors du bar, je récupère au passage Christina la New yorkaise qui ne s'arrête jamais. Il est à peine 11:30 et je n'ai plus que 6 km à parcourir. Pas forcément les plus amusants, parce que ça monte ?!?!? Mais surtout parce que le Chemin emprunte une assez grande route en lacets, avec des virages sans visibilité et je suis loin d'aimer ça.  A Grandas de Salime, Christina me remercie d'avoir cheminé avec elle avant de poursuivre son chemin. 

En vrac : 
- les corbeaux qui croassent
- une chenille enroulée sur elle même
- les fougères qui commencent à roussir
- les pommes de pins qui me rappellent les Landes
- le bruit des éoliennes
- les Dupond et Dupont : 2 québécois, la soixantaine, même silhouette, même rythme, même short, même chapeau, mêmes chaussures, même bâton à la main droite
- un rocher en équilibre
- des troncs calcinés
- mon espagnol poussif et hésitant





























2 Commentaire(s)

  1. Bientôt la Galice Françoise, tu touches au but... Mef pendant tes descentes en courses folles😥...mais c'est bien, hein...😚😃👏😘

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  2. Mais tu me suis à la trace 😉 ou bien t'es-tu cachée dans un petit coin de mon sac ? La Galice c'est pour demain. Au beau milieu de l'étape
    Bises 🌸🌸🌸

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