Jour 10 - Castro Urdiales - Laredo - 29 km

A chaque jour sa nouvelle expérience. J'ai testé pour vous la marche de nuit !
Je me réveille tôt 6:00. Mais ce matin, je me lève et saute de mon lit. L'albergue est si petite que du lit, on tombe sur les sanitaires ou la salle à manger ! La logistique du matin en est optimisée ! A 6:40, je suis prête à partir. Il fait nuit. 
C'est une nouvelle sensation que celle de marcher la nuit. Peu de bruits, mais beaucoup plus intenses : des chiens au loin qui hurlent, des coqs qui chantent. Tout est paisible. Mais passés les derniers réverbères de Castro Urdiales, Il fait vraiment nuit. Et je dois me rendre à l'évidence, je n'y vois que couic !
Heureusement, ma lampe frontale est à portée de main dans mon sac à dos. En réalité, elle est tout au fond, sous les différentes strates de mon sac : pique-nique, vêtements de pluie, vêtements, affaires de toilettes, sac de couchage... En fait, quand je l'ai prise, je ne pensais pas l'utiliser pour la marche mais pour la nuit, dans les dortoirs, pour éviter d'allumer la lumière ! 
A la faveur des phares du tracteur d'un paysan venu donner du foin à ses vaches, je l'extirpe de mon sac. Marcher sans ça, la nuit, est impossible sous peine de se perdre ou de s'écraser sur le Chemin.

Je fais le début de l'étape avec Georges et Danielle, des Rochelais, un couple pas couple. Leurs enfants se sont mariés ensemble. Ils aiment la marche tous les deux, mais pas leur conjoint. Ils ont 66 ans tous les deux et la forme. Et après avoir testé le chemin côtier français l'année passée, ils se sont lancés sur le Norte. 

Je les laisse au moment où le chemin emprunte la nationale 634. J'aperçois au loin, devant, un autre couple de pèlerins dont la marche est si régulière et synchronisée qu'ils ne se sont sûrement pas rencontrés sur le chemin. Pendant le km où le chemin est sur la chaussée de la nationale, je gagne du terrain sur eux mais peu, jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent à une intersection et m'attendent, leur guide ouvert. Je reconnais un couple, plus tout jeune, d'Allemands vus à Pobeña. Ils hésitent entre la poursuite sur la nationale ou le chemin officiel. Je leur indique une différence de 6 km. Ils choisissent finalement la nationale, compte tenu de leur âge : plus de 70 ans !!!
Quant à moi, si j'ai hésité ce matin à prendre le raccourci par la nationale ( l'étape est vraiment longue, 30 à 35 km selon les guides), marcher à quelques mètres de voitures roulant à plus de 100 km/h, m'en a dissuadé. 

Je poursuis donc en suivant le tracé officiel qui passe par la montagne dont le spectacle paie largement l'effort consenti. Qui dit montagne, dit habitations quasiment inexistantes, chemins peu nombreux, et intersections. Quand on marche près de 4km sans une indication, il faut avoir une sacrée confiance en soi ou... un bon GPS ! 

A Liendo, au km 23, deux possibilités s'offrent à moi jusqu'à Laredo : soit par la côte en 10 km soit par les terres en 6 km. Il fait chaud, j'opte pour la version courte. Bien m'en a pris, sans quoi, j'aurais loupé une situation autant étrange que saugrenue. Peu après Tarrueza, un hameau de 3 maisons, dans une montée, je croise des Espagnols endimanchés qui eux, descendent d'on ne sait où, pour rejoindre leur voiture. Plus haut, j'aperçois une jolie petite chapelle devant laquelle une mariée attend un jeune homme qui, tout excité m'invite à venir prendre la pose pour une photo et demande à ce qu'on me serve une bière. Fraîche à souhait, elle ne pouvait pas mieux tomber. 
"Felicidades" à Eduardo et Sylvia !!!!
Voilà qui termine en apothéose une belle étape avant de rentrer ce soir au couvent !


En vrac : 
- les 2 ou 3 centres ou fermes équestres 
- une dame dans son jardin, me voyant peiner dans la montée qui m'offre à boire
- les liserons fleuris qui envahissent le bas côté
- un joli perroquet sur un portail
- deux chiens qui me font préventivement prendre les bâtons 
- un gamin, à Liendo qui me demande ce que je mange
- deux jeunes Allemands qui ont dormi dans la montagne et font leur vaisselle à une fontaine. Leur chien fait aussi le chemin, comme le faisait Lino mais sans bagage et avec des chaussures spéciales
- la signalisation parfois désespérante : Laredo 22km et un km plus loin, Laredo 24 km

























1 Commentaire(s)

  1. Hihi, tu as joué les témoins de mariage, bravo👰🎩...encore de l'inattendu et que de beaux paysages.

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