La journée avait de toute façon moins bien commencé que d'habitude : j'avais oublié de retarder mon téléphone, du coup il a sonné à 6:30 et réveillé tout le dortoir, en me levant je me suis cognée sur le lit de Vincent puis sur le mien ( vive les lits superposés ! ) Mais surtout, à la sortie de Saintes, on tombe sur Paul Jenri, arrêté en train d'essayer de soigner son chien, qui boitait, à la suite de sa coupure d'il y a deux jours. A part lui donner un peu d'antiseptique, que j'avais on ne pouvait rien pour lui. Je lui ai demandé si quelqu'un pouvait venir chercher son chien, mais il n'envisageait pas de poursuivre dans lui. Il ne savait quoi faire, si ce n'est demi-tour. Je l'ai laissé là, et ai poursuivi, un pincement au cœur. J'ai appris plus tard qu'il était à la gare ! 

À choisir, je préfère finalement les grosses averses de 5 min, aux longues puis fines. 2 heures auront suffi à mettre à mal l'étanchéité de mes chaussures, faisant doucement macérer mes pieds qui au final, s'en sont mieux sorti sur ce que j'imaginais ! 

Sous le soleil, le parcours aurait pu être joli avec ses grandes plaines vallonnées. La petite portion de départementale tres fréquentée aurait été vite oubliée, au lieu devenir une source d'eau supplémentaire au passage de chaque voiture et camion ! De plus, pas un seul abri, car aucun hameau traversé, ni même un arbre pendant des km. Et puis, alors que j'envisageais d'aller déjeuner, même tard à  Pons sans m'arrêter, au passage d'une maison, en pleine campagne, un petit miracle : une halte aménagée par la commune de Saint Léger : "prends ta halte avec un instant de repos et poursuis ton chemin". 

Sur le livre d'or, mis à disposition, les messages des pèlerins passés ce matin étaient unanimes : merci pour cette halte ! 

La fin de l'étape s'est déroulée sous la pluie, mais terminée sur le donjon de Pons sous un ciel nuageux et un bon café en terrasse ! 

Un jour, je vous raconterai plus en détail les petites joies d'une marche sous la pluie