Les Etauliers - Margaux - 24 km 1/2 Avant le Bac

Je suis réveillée ce matin par le coulis de l'eau dans les gouttières : reste de la nuit ou pluie en cours ? Peu à peu, je distingue le bruit des gouttes : pluie en cours ! Et soudain, brusquement, je me redresse  dans mon lit, je ne me rappelle pas avoir rentré mes chaussures ! Finir une étape les pieds mouillés est une chose, la commencer en est une autre ! J'allume précipitamment la lumière et les vois, bien au sec, mon soulagement est à la hauteur de la frayeur. J'ouvre la porte et ne peux que constater ce que je craignais : la pluie est bel et bien là. Privilège de l'hôtel, j'allume la télé pour mieux appréhender la tournure des choses. Peu d'espoir, toute la moitié sud est sous la pluie ! 
J'essaie de mettre en pratique, ce que je n'ai pas toujours fait, loin s'en faut, la devise : 
Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s'inquiéter.
S'il n'en a pas ...
Il ne sert à rien de s'inquiéter ! 
Donc je partirai comme prévu pour attraper le Bac de 11h, à Blaye. 
Le chemin emprunte, entre les Etauliers et Blaye, une belle piste cyclable de 14 km quasiment droite qui traverse d'abord des bois, puis des... vignes bien sûr ! 
Quelques minutes après le départ, la pluie s'affaiblit puis s'arrête ! Je ne suis plus mouillée que par les gouttes qui ruissellent des arbres. Mais après 7 km, elle reprend doucement jusqu'à Blaye. 
Mes petits orteils vont mieux. Il faut dire que la seule eau qu'ils ont vu hier est celle de la douche, et ça change tout.
Ce matin, j'ai une pensée pour Ludivine, Hélène et Fabiola qui reprennent probablement leur travail aujourd'hui. J'espère que la re-connexion avec le monde ne sera pas trop difficile. J'appréhende un peu l'après retour. 
Arrivée à Blaye avec pas mal d'avance, je prends dans une boulangerie, un sandwich pour le midi et m'offre, face à la citadelle, un petit déjeuner avec du pain et du beurre.  Je suis partie trop tôt de l'hôtel pour l'y prendre et le beurre est une denrée quasiment inexistante dans les gîtes. Un bonheur ! 
Je ressors et il ne peut plus.
Laurent me rejoint, alors que j'attends à l'embarcadère. Des automobilistes attendant aussi le Bac, nous posent des questions sur le chemin. L'une d'entre eux voudrait le faire quand elle sera à la retraite.
Le Bac nous dépose à Lamarque 20 min plus tard.


La vie ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre comment danser sous la pluie.
Sénèque

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