Avec cette douce chaleur les km défilent rapidement. Le paysage, identique à celui d'hier a une toute autre apparence. 

Comme souvent, pendant ces marches là, j'éprouve le besoin d'écarter les bras comme pour accueillir et faire provision de soleil. Il est vrai que j'en ai moins envie quand il pleut ! Certains éprouvent le besoin de s'ancrer dans la terre, d'autres d'entourer les arbres, moi c'est plutôt d'embrasser le soleil qui me donne de l'énergie. Je rattrape Laurent, qui s'est arrêté pour faire des exercices de relaxation et pour "parler à ses cellules du cerveau et des pieds" selon les conseils d'une amie sophrologue. 

Au loin, puis plus près, ce ne sont plus des canons à effrayer les oiseaux mais de véritables coups de fusil que l'on entend. Après être passé hier dans le parcours d'un golf, puis auprès d'un stand de tir à l'arc, c'est maintenant, près d'un bail Trap que nous passons. C'est que le pèlerin doit se tenir sur ses gardes !!!

Pour déjeuner je décide que je m'arrêterai à l'abbaye de Tenaille, pensant y trouver de quoi m'installer. Mais une fois sur place, c'est plutôt la désolation. L'abbaye est à l'abandon, envahie par les mauvaises herbes derrière une grille envahie de ronces ! J'y déjeune tout de même et en profite pour appeler à la maison. 

Mais dès la reprise, le temps change, l'air s'alourdit, le ciel se garnit de nuages. Il ne reste plus que 10 km. Le ciel noircit de plus en pus, le vent se lève. 

À 3 km de l'arrivée, il éclate enfin : un gros orage de grêle d'un demi cm qui innonde en 2 min nos chaussures, mais surtout qui fouette nos jambes ! J'espère que les grélons ne deviendront pas plus gros ! Un éclair suivi d'un très rapide et bruyant coup tonnerre nous deloge de l'arbre où nous nous étions un peu mis à l'abri. 

Je disais hier que je préférais les grosses averses, mais pas trop grosses non plus. 

Nous finissons l'étape sous la pluie. Le camping prévu par Laurent est compromis. De mon côté, la personne qui m'héberge viendra me chercher sur le parking du Super U.