Autant le tracé du chemin est parfois loin du tracé historique, autant il s'agit là d'un vrai lieu de passage des pèlerins.  Ça nous inscrit davantage dans l'histoire de ce chemin. 

Mais avant de pouvoir visiter cet hôpital, ce qui nous attend de toute urgence, à l'arrivée dans le gîte, c'est de sécher nos chaussures, alors que le temps est pluvieux. Le journal bourré dans les chaussures est étonnamment efficace. 

Alain, Éric et Laurent sont déjà arrivés. Je découvre enfin ce dernier. J'ai indirectement fait sa connaissance au travers des mots laissés de côté de là, dans les livres d'or quelques jours auparavant. Il vient de Montreuil. À la retraite depuis quelques mois, il a 6 mois pour faire le chemin...  et pour faire le retour ! Du coup, il aime prendre son temps, et n'est pas à un jour près. Transportant lui aussi sa tente, il aime l'indépendance et la liberté que ça lui procure. 

Arrive enfin, Han, toujours aussi enjoué. 

Alain et Éric étant sortis dîner, je propose à Laurent qui le refuse et Han qui l'accepte de partager le repas. Après pâtes carbonara de la veille, c'est pâtes courgettes oignons précédées d'une salade d'endives (des de jambons, de pommes et de fromages) le tout à l'huile d'olives que Han sort de son sac. Que n'at-il pas dans son sac ? 

S'en suit une discussion à 3 sur la philosophie de la marche, du sentiment puissant de liberté qu'elle procure : il suffit de sortir de chez soi et de marcher. Laurent sait d'ores et déjà qu'il repartira bientôt et qu'il veut profiter à plein des 15 prochaines et dernières années. Han, en fin de contrat, évoque même la possibilité de vendre sa maison pour vivre comme ça pendant 7 ou 8 ans. Quitte à travailler de temps en temps comme instructeur de plongée, sa passion. Pour un chef de projet dans l'industrie gazière, quel changement radical. J'ai affaire là à 2 personnes sur le point de bascule de leur vie...