J12 - Toulouse - Léguevin - 22 km

Les sorties de grandes villes sont parfois compliquées et peu intéressantes. 
Déjà à Montpellier des pèlerins avaient choisi le tramway pour éviter la banlieue. Ici, c'est le TER que certains ont choisi pour éviter la "zone industrielle" de Toulouse. 
En fait, la fameuse zone industrielle s'est avérée limitée à quelques centaines de mètres de hangars d'entreprises d'aéronautique, le reste étant essentiellement pavillonnaire jusqu'à Pibrac, puis boisé jusqu'à Léguevin. 
Les rumeurs ont la vie dure ! 

Ce matin, je fais la connaissance au petit déjeuner de Sandrine, une Pèlerine Belge avec qui je marche toute la journée. Elle reprend le chemin cette année, là où elle l'a laissé l'année passée, à Toulouse.
 En chemin nous rencontrons Lee, un Coréen qui ne parle ni Français ni Anglais, avec cependant un guide MMD en français. 
Sa capacité à se débrouiller sans la langue m'impressionne. Il arrive toujours à trouver quelqu'un pour l'aider. Qui pour appeler pour lui dans les gîtes, qui pour lui indiquer le chemin. Ce que je fais pour lui pour l'hébergement de demain. Mais quant à savoir s'il veut aussi la demi-pension ? Là l'aide de Google traduction devient indispensable
Il ne nous quitte plus de la journée, s'arrêtant avec nous au café, puis pendant la pause déjeuner, tout en restant à quelques dizaines de mètres derrière nous. Amusant ! 

Le point étonnant de la journée est sans conteste, Pibrac, lieu de pèlerinage avec une imposante basilique ( digne de celle de Lourdes !) construite au 20e siècle, consacrée en 1967 et dédiée à Sainte Germaine ! 
Inconnue au bataillon, cette sainte est pourtant connue, hors de nos frontières, en particulier  d'Igor, l'année passée ! 

Étape finalement très agréable, en partie grâce aux conversations avec Sandrine : sur la culture, la littérature, les faits de société, l'euthanasie... Avec le regard décalé et curieux qu'ont les Belges sur la France.
Et étape terminée en plus sous un soleil printanier ! 
 
Peu de photos : on ne peut pas parler et photographier !

En vrac : 
Quelques échanges d'expressions comme Copion, qui est une anti-seche

***

Pour ceux que ça intéresse voici la petite histoire de Germaine de Pibrac. 

Atteinte de scrofules (adénopathie tuberculeuse), elle avait aussi une main atrophiée. Sa mère mourut alors qu'elle était encore très jeune. Par la suite, son père se remaria avec une femme acariâtre qui lui fit subir toutes sortes d'humiliations et de maltraitances. Germaine fut reléguée dans un appentis, loin de la vie familiale.

Elle persuada son père de l'envoyer garder le troupeau de moutons dans la nature, où elle pouvait réciter son chapelet et trouver le réconfort dans la prière. Elle allait tous les jours à la messe, et donnait aux pauvres le peu de pain qu'elle avait.

Un jour de 1601, son père la trouva morte dans le réduit où on l'obligeait à dormir. Elle avait 22 ans. Elle fut enterrée dans l'église de Pibrac, et, peu à peu, tout le monde oublia l'existence de cette sépulture.

Les miracles de son vivant : 

  •     Elle plantait sa quenouille en terre et la quenouille gardait les moutons ; jamais une brebis ne s'égara, et jamais non plus les loups, pourtant nombreux dans la région à cette époque, n'attaquèrent le troupeau.
  •     Pour aller à l'église, elle devait traverser un gros ruisseau. Un jour que le ruisseau était en crue, des paysans qui la voyaient venir se demandaient, d'un ton railleur, comment elle ferait pour passer. Les eaux s'ouvrirent devant elle et elle le traversa sans même mouiller sa robe.
  •     Un jour, sa marâtre l'accusa de voler du pain. Elle la poursuivit afin de la frapper et de la confondre, malgré l'insistance de voisins qui voulaient la retenir. Quand celle-ci rattrapa Germaine et lui fit ouvrir son tablier, à la place du pain qu'elle pensait y trouver s'étalait une brassée de roses

Les miracles après sa mort

  • En 1644, alors que le sacristain se préparait à organiser des funérailles en creusant une fosse, il tomba sur un corps enseveli dont la fraîcheur le stupéfia. Même les fleurs que la morte tenait étaient à peine fanées. À la difformité de sa main, aux cicatrices des ganglions de son cou, on reconnut Germaine. Son corps fut alors déposé dans un cercueil de plomb et déposé dans la sacristie où il demeura, à nouveau oublié, encore seize ans.

  • Le 22 septembre 1661, le vicaire général de l'archevêque de Toulouse s'étonna de voir ce cercueil resté dans la sacristie, le fit ouvrir, et découvrit que la sainte présentait toujours le même état de fraîcheur. Il fit creuser tout autour de là où le corps avait été trouvé, et tous les morts enterrés au même endroit n'étaient plus que des squelettes. Ébranlé par ce miracle, le vicaire général demanda l'ouverture du procès en canonisation de Germaine en 1700 qui fut finalement canonisée en 1867.




















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