Abbaye d'En Calcat



L'abbaye des bénédictines de Sainte Scholastique n'ayant plus de places, j'ai donc trouvé un hébergement dans celle d'En Calcat
Au pied de la Montagne Noire, dans la commune de Dourgne, la communauté des moines (environ 40) d'En Calcat vit selon la Règle de saint Benoît, écrite au VIe siècle. 
L'abbaye reçoit les pèlerins de Compostelle ainsi que des visiteurs lors de retraites spirituelles, grâce à son hôtellerie :  une "intérieure" réservée aux hommes, l'autre "extérieure" mixte. 

Construit  en 1890, le lieu est impressionnant dès son extérieur. Son église l'est plus encore par ses dimensions mais aussi par son atmosphère très feutrée, sobre, voire intimiste. La lumière y savamment distillée. Rien à voir avec nombres d'édifices religieux très froids et grandiloquents. 
C'est la première fois que je participe à un office dans un monastère. Je ne sais pas si tous les offices sont annoncés à grande volée de cloches mais les vêpres le sont. Puis c'est l'entrée assez aléatoire des 25 moines tout de noir vêtus. 
S'ensuit une cérémonie d'environ 30 min principalement chantée. Si la logique de la gestuelle (debout, assis, courbé) m'est inaccessible, en revanche, je suis touchée par la douceur de ce choeur d'hommes accompagnée d'un harmonium.
Le repas qui suit est pris en silence, avec une lecture sortant d'un haut parleur puis de la musique classique pour la fin du repas.
Complètement inattendu, la lecture parlait ce jour de mai 68 quand les aumôniers de l'école Saint Yves avaient défendu les étudiants descendus dans la rue contre les forces de l'ordre !!!! Surréaliste !
La salle à manger "extérieure" est repartie sur 2 pièces : un grande pour les hommes, une petite pour les pèlerins et les couples. Hier soir, une cinquantaine d'hommes très âgés, qui ressemblent à de vieux prêtres à la retraite, un couple tout aussi âgé et un autre pèlerin avec qui je n'ai pu parler pour observer le silence. 
Certains de ces hommes me dévisagent comme une extra-terrestre, d'autres ont une sourire bienveillant. 
Le plus drôle est de voir tous ces vieux messieurs s'affairer dans la cuisine pour la vaisselle après le repas. Si bien que moi et la seule femme du lieu, n'avons pas pu y rentrer. 
Ce matin, même chose pour le petit déjeuner dans une salle commune cette fois ci, mais toujours en silence ! 


Expérience unique et inoubliable ! 






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