Je suis sûre de mon choix et poursuis donc toute seule.  Comme j'ai pris une ligne droite, j'atteinds la première la route de cantalouette qu' Hugues nous avait signalée. 

Les longues lignes droites entre les pins se succèdent. Parfois les pins laissent la place à d'immenses champs, il y a 2 jours, c'était du gazon prêt à être découpé, enroulé et expédié, parfois, ce sont des champs de maïs. Ce matin ce sont des hectares de carottes. Peut être celles que j'achète chez mon primeur et qui viennent des Landes. 

Je me sens extrêmement bien et ma moyenne au km est autour de 5,6km/h. Il faut que je me calme sinon je risque de le payer à la fin. 

Au km 13, le chemin passe du bitume à la piste. Je refais une tentative d'essai de mes bâtons en mettant à profit le cours qu'Eric, qui fait par ailleurs de la marche nordique, m'a donné.

Je ne sais pas si c'est en raison de la piste ou de mon inexpérience mais ma vitesse chute brutalement. En plus, j'ai vite mal aux bras. Comme il ne faut pas abuser des bonnes choses, je remise mes bâtons. Je les ressortirai un peu plus tard. 

Le raccourci ne bénéficie pas des balises officielle du chemin, aussi faut-il souvent recourir aux GPS car rien ne ressemble plus à une piste qu'une autre piste. Mais il faut utiliser plusieurs GPS car ces pistes relèvent du détail et ne figurent pas toutes sur tous les GPS.

Et puis une petite coquille apparaît à une intersection, un peu plus tôt que celle à laquelle je voulais bifurquer. J'hésite et je finis par la suivre. Malheureusement, elle commence à virer vers le sud-est, alors que l'objectif est au Sud-Ouest. Quand je m'en rend compte, il est trop tard pour faire demi tour. J'en suis quitte pour un détour de 2 km qui me fait passer par le hameau d'Escoursolles au lieu de l'éviter.  Un petit caniche y déboule d'une maison, en aboyant suivi de 2 gros chiens tout de suite moins inoffensifs. Heureusement hier, je m'étais entrainee  à dégainer en quelques secondes un bâton. J'avais dû trouver un stratagème pour améliorer mes performances, car à  ma première tentative n'importe quel chien aurait eu le temps de me manger en entier. Ce matin, j'ai l'occasion de vérifier en vrai l'efficacité de la vue d'un bâton. Les chiens font demi tour. Et c'est alors qu'une petite fille de pas plus de 4 ou 5 ans, déboule elle aussi, sur son vélo et me lance avec son accent chantant : "ils sont pas méchants ! ' Non mais ils font peur. 

À Escoursolles, le raccourci rejoint le chemin officiel qui propose alors la plus longue ligne droite de la voie de Tours, de près de 10 km jusqu'à Laboueyre.

C'est d'abord une piste de sable fin sur laquelle il est aussi difficile d'avancer que sur les plages landaises, et les chaussures de randonnées n'y font rien. 

C'est ensuite, dans l'exact prolongement une route goudronnée, sans ombre, où les voitures qui me doublent mettent un temps infini à disparaitre sous la forme d'un point minuscule l'horizon. Heureusement, 2 petits km séparent la fin de cette ligne du centre de Laboueyre. Je me dirige vers la gare sans retrouver les 4 Angevins qui doivent rentrer aujourd'hui puis  je m'offre un café et un Perrier avant d'être rejointe par Alain et Éric. Il me faudra encore aller faire les courses et rejoindre le gîte dans 2 km.