L'auberge Caule

L'auberge Caule est une ancienne bâtisse à colombages typique de la Haute Lande. Quand j'arrive, la porte d'entrée est ouverte et donne sur une pièce avec un énorme comptoir qui ne laisse  que peu de place aux quelques tables encombrées. Dans la pièce attenante, j'aperçois une vieille (au premier abord) dame tout en rondeurs, grisonnante, assise à une grande table, encore plus encombrée que les précédentes.  Elle est en train de beurrer très largement un plat de pâtes ( il est 14h! ) et sans se lever, m'indique qu'Hercule va me montrer le gîte. Celui que je crois d'abord être son fils, tatoué, affublé d'un tee-shirt troué et d'un pantalon qui ne l'est pas moins, se lève nonchalamment et se dirige vers une autre petite maison qu'il me fait visiter avec sa voie éraillée et son attitude peu avenante. Son accent n'est pas celui d'ici et semble provenir du Nord. 
Je crois être directement tombée chez les Tenardiers. Je m'installe. Le gîte est rustique mais confortable même si quelques finitions laissent à désirer. Je me rappelle alors qu'au gite de Gradignan on m'avait indiqué qu'il valait mieux éviter l'Auberge Caule. Mais l'offre d'hébergement dans le coin est plutôt mince et je me dis que je serai tout de même mieux que lors de ma nuit a la ferme bio des Ormes. 
Sur ce, Alain et Eric arrivent et s'installent. Hercule ne tarde pas à venir nous dire, après quelques blagues un peu vaseuses, que Rosy nous préparera le dîner pour 19:30. 
Lorsque nous arrivons dans l'auberge, notre table est installée et un verre de rouge nous attend. Rosy nous apporte bientôt l'entrée, une salade Landaise ( avec des gésiers confits tièdes) puis du lomo accompagné de pâtes et pour finir un excellent pastis Landais ( une brioche et non la boisson anisée) de chez Antoine à Escource. Je découvre là une toute autre Rosy qui n'hésite pas à envoyer Hercule vers une quelconque tâche à l'extérieur pour qu'il la laisse tranquille de converser avec nous. C'est un personnage haut en couleur qui nous raconte la grande histoire, les petites histoires et autres annecdotes d'Onnesse, de son auberge et du gîte. 
Elle est étonnée que je connaisse le Pastis et quand je lui dis que je suis de Dax, elle me demande mon nom. "Diette, c'est pas un nom d'ici". Je lui donne alors le nom de Dubis, celui de ma grand-mere paternelle. " Comme la jardinerie ? " J'acquiesse. Le propriétaire de la grande jardinerie du nouveau centre commercial de Dax, est le cousin de mon père. J'ai vécu toute ma jeunesse dans une maison appartenant aux Dubis depuis 1656 ! 
Mais Rosy n'est pas seulement un grand livre d'histoire(s). Visiblement elle recueille aussi pas mal de 
personnes en marge, parfois que le maire lui envoie,  qu'elle héberge et essaie de remettre sur pied en leur trouvant parfois du travail ! C'est le cas d'Hercule qui a un rapport compliqué à la boisson. Quand Rosy se rend compte que la bouteille de whisky est bientôt vide, elle n'hésite pas à jeter dans l'évier le verre qu'Hercule vient de se servir ! 
Mais elle se dit bien fatiguée, notamment depuis que son mari est décédé il y a quelques mois, et semble ne plus pouvoir supporter "tout ce monde" et avoir besoin de calme. Espérons qu'elle retrouve un peu de son énergie d'antan, mais parions qu'elle continuera longtemps à accueillir des pèlerins. 

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