Jour 35 - O Logoso - Fisterra - 28 km

Ce matin, pour la première fois depuis longtemps, le ciel est dégagé. Le soleil nous offre un magnifique lever sur la crête où les éoliennes tournent lentement. 
C'est une très belle journée qui commence, paisible, sereine et froide (il fait 11°) Peu de temps après le départ, je sens naître en moi une émotion qui grandit et m'envahit peu à peu jusqu'à me faire monter les larmes aux yeux. Je prétexte prendre des photos, et laisse Andrea et Carole prendre un peu le large. Mais le point de vue sur le paysage est si beau qu'ils s'arrêtent aussi. Un peu plus loin, une pancarte d'injonction de manger et boire maintenant, car il n'y a plus aucun café avant 15 km, me fait sourire. Elle me laisse croire un instant qu'elle mettra fin à mon émotion. Mais celle ci grandit ; tant et si bien que je ne peux plus retenir mes larmes. 
Voilà l'émotion que je n'ai pas eue à Santiago.
A l'endroit où nous aurions dû nous séparer, je dépasse Andrea et Carole et file loin devant.
Je pleure, c'est doux et bon. C'est enveloppant. Je veux que ça dure. Et ça dure longtemps, près de 3km ( et oui le marcheur mesure le temps en km ! ). Je sens revenir en moi l'élan vital qui m'avait en partie quitté ces derniers temps, cette force intérieure de joie qui animait mes journées. 

Une fois revenue à plus de sérénité, je me laisse rejoindre par Andréa et Carole pour profiter de cette très belle étape entre forêt et vallons. 
Nous faisons notre premier arrêt, quasiment au bord de la mer, là où la pancarte l'avait annoncé. Puis c'est la traversée de Cee et Corcubion, de la pointe de Liñero, Sardiñeiro, pour apercevoir au loin Fisterra : là où la terre finit. 
Les presque 10 km de goudron ont échauffé mes pieds et quand le chemin aborde la plage de Langosteira, je jubile à l'idée de passer les 2 km suivants les pieds dans l'eau froide. 
C'est une image assez insolite que celle de ces pèlerins, sac au dos, sur la plage, les pieds dans l'eau. 
Passé la plage, l'Albergue est tout près. 
La visite du cap Finisterra et du phare, 3,5 km plus loin sera pour ce soir.


En vrac :
- encore et toujours des maisons de couleur et des greniers à grains
- Carole et moi qui nous arrêtons exactement au même moment pour attraper une figue
- des coquillages et des mouettes sur la plage de Fisterra
- la fraîcheur de l'eau sur mes pieds
- Andréa qui n'arrête pas de nous photographier et de nous filmer




























































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