Jour 27 - Fonsagrada - O Cadavo - 25 km

Ce matin, il pleut. Pas une grosse pluie, mais il pleut. La vieille dame de Salas m'avait dit combien elle aimait les Asturies mais combien il y pleuvait. Je n'ai pas eu de pluie en Asturies, elle s'invite en Galice.
Et quand la pluie s'arrête, c'est le vent qui prend le relais. Un vent froid, puissant. Après la quiétude des paysages ensoleillés de la côte, la nature montre ici toute sa force. A marcher dans ces conditions, on se sent vivant. 

Parlons de mon accoutrement. 
Avec la pluie, pas d'autre solution que la cape qui fait ressembler à une tortue et la casquette qui protège les lunettes.
Avec le vent, c'est plus compliqué : je ne peux pas marcher avec la veste polaire, sous peine de me liquéfier. Sans la veste, le vent glace ma transpiration et en plus j'ai froid aux bras ! Je mets donc ma veste à l'envers la fermeture ouverte, vers l'arrière ! Et pour les oreilles le foulard ! 
Autant dire que je ne suis pas prête de faire la fashion week  ! 

Le chemin traverse des zones sans presqu'aucune végétation, puis des forêts où le vent se fait moins violent, parfois des zones de travaux forestiers bruyantes mais qui sentent bon la sève. 

Et comme hier, en fin de matinée, passé la pause café/pieds, la journée change de couleur. La nature nous fait le cadeau d'un soleil éclatant comme pour nous faire oublier les difficultés du matin. Mais pas toutes  : vous reprendrez bien une petite pente bien raide ? 
Quand je l'aperçois, je ne peux m'empêcher de lâcher : O p... Comme le Chemin serpente dans la forêt, je ne peux en deviner la fin. J'évite de regarder vers le haut, je me concentre sur mon souffle et mets un pied devant l'autre. Mes mollets n'ont jamais été aussi tendus. Mes mains accrochées derrière le dos, supportant le poids de mon sac, je suis parfois si penchée vers l'avant qu'il me semble que je suis cassée en 2. 
Comme pour toutes les montées, je ne m'arrête qu'en haut.  Là, un jeune pèlerin tranquille et flegmatique, passe devant moi et dit : que subida ( quelle montée) ! Il ne souffre pas, il ne transpire pas. A croire qu'il l'a faite en volant.
Moi, les mains sur les genoux, je suis un torrent de transpiration et je crache mes poumons ! 
Je lis ce soir dans mon guide : Lastra, cuesta durísima, 1 km ! 

La suite n'est que plaisir et pour le faire durer davantage, comme je le fais souvent, je prends ma pause déjeuner à peine 2 km avant d'arriver. 
Et de fait quand j'arrive, je suis rarement fatiguée. 

En vrac 
- A Paradavella, le café très sympathique où tous les pèlerins s'arrêtent et où le café n'est pas bon. En revanche, la bonne humeur et la confiance y règnent. On pourrait très facilement en partir sans payer, tant la gestion des commandes est aléatoire.
- tout le monde prend des nouvelles de chacun et s'enquiert de l'état des ampoules de Christina, la lituanienne
- Yves et Esther la Danoise y sont passés quelques minutes avant moi.
- je veux toucher la douceur de la mousse. Elle est plus mouillée que douce ! 
- le chassé-croisé avec le groupe d'Allemands. Ça devient un jeu. A Fontanería, ils sont attablés à un bar et me crient. Where were you ? We're waiting for you for one hour ! Ce soir je les retrouve à O Cadavo et nous en plaisantons.
- le camaïeu de verts : ceux de la mousse, celui du lichen qui recouvre un arbre mort
- A défaut d'aimer les limaces, elles me sont devenues familières : des longues, des courtes, des grosses, des noires, des grises orangées
- Thomas veut acheter la vieille maison d'O Couto pour en faire une Albergue
- un petit caillou blanc après le déjeuner.
- mon genou gauche qui n'aime pas les descentes aujourd'hui.
- de petits colombariums/cimetières à étages en pleine campagne































1 Commentaire(s)

  1. La pluie te rend craquante...sisi : toi tu fais la L'Asturión Week😄😃😀😁et je crois bien que ça attire autant de monde...et je dirais même du beau monde !
    Bravo et courage pour tes dénivelés+ et en l'occurrence pour les -que tu n'affectionne pô...
    En avant vers Lugo ?
    Bises& pensées de nous des Bois🌲🌳

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