Jour 31 - Boente - Pedrouzo - 28 km

Ce matin tout est différent. Pendant près de 2 heures, les quelques pèlerins qui me doublent ou les quelques pèlerins que je double me sont inconnus. C'est une sensation étrange, celle d'avoir perdu un peu sa famille du Primitivo. 

Le Chemin aussi a changé : plus plat, et sur cette étape pas un km sans son ou ses cafés ! Uniquement dédiés aux pèlerins ! 

Je fais quelques km avec une charmante Irlandaise, la soixantaine. Elle ne parle français que quand elle vient en France, rendre visite à une correspondante qu'elle a rencontrée quand elle avait 14 ans et qui est devenue son amie. Elle s'arrête plus souvent que moi et notre brève rencontre s'arrête là, après que nous ayons échangé nos noms : elle s'appelle Jacintha !

A la pause des 10/12 km, je retrouve avec plaisir le petit groupe Primitivo, nos amis québécois, Yves et Esther. 

Et nous repartons plus ou moins ensemble. Un Breton qui nous a entendus parler Français se greffe au groupe. Mais Yves galope et nous perdons bien vite notre ami breton. 

Depuis Arzúa, c'est le Camino del Norte qui vient déverser ses pèlerins. 
Le Camino devient une autoroute piétonne. C'est très déroutant. Ça ne ressemble pas à ce que nous avons vécu jusque là. Encore une nouvelle expérience. 
Pas vraiment une foule qui déambule mais on peut parfois apercevoir jusqu'à 20 pèlerins simultanément sur une portion de Chemin. Sans parler des cafés bondés qui accueillent cette marée humaine assoiffée et affamée. 
C'est un flux bigarré : on y trouve de tout.
On trouve des groupes d'Asiatiques facilement reconnaissables à leurs grands chapeaux à large bord et leurs petits sacs à dos de journée. 
On trouve des Italiens qui parlent fort.
On trouve des couples, des personnes seules. 
On trouve des familles avec des enfants souvent jeunes : une maman française portant dans les bras une petite fille de 2 ans, en plus de son sac à dos, et accompagnée de la grand mère poussant la poussette - une famille d'Italiens avec 2 enfants dont un dans une poussette ! 
On trouve beaucoup de personnes plus toutes jeunes seulement équipées d'un sac à dos de journée, et des beaucoup plus jeunes dans le même cas ! 
On trouve des personnes à la démarche saccadée ou malaisée que personne ne pourrait imaginer sur le Chemin...
Tous marchent vers Santiago.
Et moi avec eux !

En vrac :
- une vierge à côté du petit chaperon rouge dans un jardin
- la publicité pour les Albergues
- le prix du "café con leche" qui augmente
- les points de tampons intermédiaires. Visiblement sur les 100 derniers km il est nécessaire d'avoir 2 tampons par jours, sur sa crédenciale, pour pouvoir prétendre à la Compostela, sorte de certificat officiel attestant que vous avez bien marché pendant au moins 100km. Ma crédenciale étant quasiment pleine, il me reste juste le nombre de places disponibles pour un seul tampon par jour. Avoir ou non la Compostela ne changera rien à mon périple !
- Grâce à une petite erreur de parcours, avant de rejoindre l'Albergue, je retrouve Jaime que je n'ai plus vu depuis Santillana del Mar ( jour 14)
- Andrea arrive aussi demain à Santiago


















1 Commentaire(s)

  1. Nous sommes ravis pour toi : profites de ces instants uniques et dégustes cet état de plénitude de toucher du doigt cet objectif là...bravo et allez Françoise😁😉😀😃😄 Bises de nous deux des Bois🌲🌳

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