Jour 30 - Ferreira - Boente - 27 km

C'est l'automne. Depuis quelques jours, je commence à le ressentir.
Le ciel est gris. Le temps hésite entre pluie ou pas pluie. Les fougères et les arbres roussissent. Les érables rougissent. Un Espagnol ramasse des châtaignes. Et avec la pluie de la nuit, les champignons sortent.. Par dizaines, par endroit.

Aujourd'hui, le Camino emprunte principalement des routes et traverse un beau bocage. Parfois, une longue ligne droite se dessine devant nous, nous laissant penser que nous la suivrons jusqu'au bout, mais soudain le Camino, prend la tangente et s'enfonce dans une jolie allée bordée de chênes. Rien n'est écrit. Et rien n'est plus agréable que de se laisser surprendre, par une bifurcation, un ruisseau, une côte, un oiseau, une fleur, un pèlerin que l'on retrouve, un que l'on croyait devant et qui vous double...

Au loin 5 petit points oranges ! Je rejoins le groupe d'Espagnols. Ils ont tous la même protection de sac, Decathlon ( alors qu'ils ne se connaissaient pas tous au départ !)
Et ça parle beaucoup ! Et ça chante toujours ! J'aime partager, pendant quelques km, cette bonne humeur, puis prendre le large à mon rythme. 

A Melide, le Camino Primitivo rejoint le Camino Francès. Ce sont des dizaines de pèlerins qui affluent. 
Sur les conseils d'un passant, je m'arrête dans un bar pour manger du poulpe à la gallega. On ne saurait passer à Melide sans ça ! 
Je dois attendre qu'un groupe de pèlerins asiatiques finisse de déjeuner pour que le serveur installe ma table. 
Yves le Parisien, me rejoint pour déjeuner et finir l'étape ensemble !
Cela fait 4 mois qu'il est parti de Paris et ses sentiments sont confus, entre joie et tristesse de voir arriver la fin du périple. 
Comme j'évite de me projeter, je n'en suis pas là. Je suis plus que jamais dans le moment présent et profite de chaque instant.

Le présent est la seule chose 
qui n'ait pas de fin 
Edwin Schroedinger


En vrac : 
- un moineau qui s'envole à mon passage. 
- une odeur chaude, agréable et indéfinissable, en passant près d'un bois
- la boue de certains passages
- 3 pèlerins asiatiques qui font une pause à un endroit que j'aurais pu choisir
- la rosée du matin sur un fushia
- Laura qui est fatiguée à 5 km de Melide
- la silhouette d'Yves devant moi qui se détache sur le ciel lors d'une montée
- un grenier à grain ancien sur un fonds d'éoliennes, tradition et technologie
- une dame espagnole qui me propose quelques châtaignes qu'elle vient de ramasser
- un arrêt de bus en tôle, vintage
- les 2 jeunes copines italiennes qui n'arrêtent pas de parler en marchant et qui me demandent de les prendre en photo




























1 Commentaire(s)

  1. Du poulpe : j'adore, Galicien,Asturien😁😉😀😚👏 !
    Lorsque tu mangeras les châtaignes elles te rappelleront la Galice, lorque qu'un chemin bifurquera d'un coup il te rappellera celui du jour, lorsque tu verras des éoliennes tu penseras aux horreos...
    Tu marches et tu t'émerveille : et si nous marchions pour quérir notre truc à nous, notre bonheur, notre idéal... Dormons là dessus !
    En attendant, toi tu dors bien puisque tu vas là, exactement là où tu as décidé d'aller.
    💪👍👏👏👏👏👏👏😘😉

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