J14 - Saint Victor Rouzaud - Mas d'Azil - 24 km



Sur les hauteurs du massif du Plantaurel, à regarder à l'horizon les Pyrénées, fragile fourmi à la surface de cette belle, vaste et silencieuse terre, je repense à la critique que j'ai lue ce matin du dernier livre de Christian Bobin, "Murmure" qu'en a faite Philippe Louis Coudray

" À voix basse, au nom de la beauté du monde

Il est des livres qui ne se lisent pas, mais qui se reçoivent comme on reçoit un souffle, un parfum, une confidence venue de loin. Le Murmure de Christian Bobin appartient à cette tremblante famille d'œuvres qui parlent bas pour dire haut. En ces pages, la parole n'assène rien : elle effleure. Elle ne cherche ni à convaincre ni à séduire, mais à éveiller. À rappeler, au fond de nos silences, une présence oubliée : la nôtre.
Lire Bobin, c'est faire halte. C'est se tenir un instant dans le clair-obscur de l'âme, là où le visible s'ouvre sur l'invisible, là où la moindre chose, un arbre, un enfant, un sourire devient messagère d'éternité. Il n'écrit pas pour faire du bruit dans le monde, mais pour que le monde redevienne audible à lui-même.

Dans Le Murmure, l'on entend et cela est rare une parole qui s'incline devant la vie, jusque dans ses failles. Une parole qui ne se dresse pas, mais s'offre. Qui ne juge pas, mais accueille. Il s'y déploie une pensée sans armure, une sagesse sans dogme. C'est une éthique du regard, une prière sans dieu nommé, une méditation en apesanteur.
Ce texte est aussi un geste de résistance. Résistance à l'oubli de l'essentiel. À la saturation du monde par le vacarme. Bobin nous montre, dans le sillage de Pascal ou de Simone Weil, que ce qui sauve ne tient pas dans le spectaculaire, mais dans la fidélité à l'instant. Le murmure devient alors acte politique, mystique, poétique tout ensemble. Il dit : « Je suis là. Je t'écoute. »

À ceux qui ont faim d'intériorité, à ceux que lasse le tapage et la fureur, à ceux qui croient encore en la grâce d'un mot juste, je recommande Le Murmure comme on recommande une source en plein désert. Il est peu de livres qui offrent autant en disant si peu. Peu de livres qui nous laissent plus riches en nous quittant. Ici, l'infime touche à l'infini"

En vrac
- que ce soit un petit sentier étroit en forêt, comme hier, ou des grands sentiers forestiers utilisés par les engins et camions des exploitants forestiers, comme ce matin, ce sont les mêmes petits pointillés sur les traces gpx
- des bergers à flanc de montagne en train de mener un troupeau 
- à Montegut Plantaurel un stage pour Border collies, chien de berger ou d'éleveur  : fascinant
- un balisage jacquaire, pas très conventionnel mais efficace pour éviter une grande boucle du GR
- quand la route à flanc de falaise, surplombe la Leze et serpente, c'est bucolique mais c'est peu sécurisant pour les marcheurs
- pause au lac de Filleit : un lac tout ce qu'il y a de plus brut, sans aucun agencement touristique
























3 Commentaire(s)

  1. Un coin, des sites qui font rêver ! 😴

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  2. Toujours de belles vues sur les Pyrénées et de beaux paysages, merci pour toutes ces belles photos et profite bien...
    Bonne continuation.
    JP

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