J19 - Vidouze - Morlaas - 26 km

La douleur de ma cheville me permettra-t-elle de finir l'étape qui est normalement de 30km ?
Pour amortir un peu l'épreuve, j'ai trouvé un raccourci qui passe par des petites routes et permet de gagner 3km sur la première partie jusqu'à ANOYE, petit village intermédiaire, qui n'est plus qu'à 12 km. Merci Mapy.cz !!! 
Mais pour la suite, c'est une autre paire de manche : c'est le chemin ou la départementale !
Courtney a adopté la même stratégie. 
Mais au fur et à mesure que les km défilent, la douleur augmente, la vitesse diminue et l'écart avec Courtney s'accroît. La petite portion de 500 m de chemins caillouteux et/ou boueux est interminable.

Juste après Vidouze, nous passons du Gers  aux Pyrénées Atlantiques. L'architecture des maisons a changé. Les toits sont désormais en ardoise et bien plus pentus. 
Les Pyrénées imposent chaque jour un peu plus leur présence. 
L'observation du paysage passe peu à peu au second plan au profit de l'observation de la douleur. 
Quelle est la part du mental dans cette douleur ?
Où est la limite du supportable ? 
Contrairement à celle de mon genou, il y a quelques jours, soignée à coup de cataplasmes nocturnes d'argile verte, je sens bien que cette douleur là ne partira pas comme ça. 

Les scénarios se multiplient dans ma tête : 
Je reste à Anoye où il y a un gîte pour me reposer et repartir de bon pied demain. 
L'option Saint Jean Pied de Port paraît plus raisonnable que celle du Somport (8 jours de plus).
... 
A chaque pas, je revois mes ambitions à la baisse. 
A Anoye, premier objectif de la journée, n'y tenant plus, je prends la décision de rejoindre au plus tôt la départementale et de finir l'étape en stop. 
2km de petite route où il ne passe pas une voiture ( on est dimanche) me séparent de la Départementale. 
Là encore, les voitures sont rares. Mon pouce levé, ma coquille bien en évidence sur mon sac et mon allure d'escargot, n'arrêtent personne. 
Au bout de 4 km, je finis par appeler un taxi :
"- Quelle est votre adresse ?
- je suis à l'intersection de la D7 et de la D42
- Mais madame, il me faut une adresse 
- je marche depuis 4 h, je n'en ai pas 
- Mon logiciel demande une adresse et je trouve plusieurs D7 : Ivry, Tarbes... Dans quelle commune êtes-vous ? 
- Je n'en sais rien ! 
- Madame, j'ai des personnes en attente, rappelez moi quand vous aurez une adresse !" 
Autant dire qu'après ça, le moral est dans le chaussettes. Il reste 8 km de Départementale jusqu'au gîte !
Je raccroche et je lève une fois de plus mon pouce quand une voiture s'arrête aussitôt. Le conducteur me propose de me rapprocher puis finit par faire un détour et me déposer au gîte non sans m'avoir encouragée à prendre du repos pour ne pas terminer là cette aventure !
 




 





2 Commentaire(s)

  1. Bon courage Françoise. Comment va ta cheville ce soir ? Prends bien soin de toi. Bisous Nath

    RépondreSupprimer
  2. Aïe aïe pas cool, ta cheville, j’en parlais tout à l’heure avec JP … tu marches dans des conditions météo pas excellentes … la boue et cie doivent y contribuer ! La pluie n’arrête pas le pèlerin n’est pas toujours la meilleure solution, fais attention à toi ! Bises de CLT MK

    RépondreSupprimer

Vous pouvez me laisser un commentaire ici. Mais attendez-vous à ne pas recevoir de réponse. Le Chemin est l'occasion idéale de dé-connexion.