qu'on peut avoir de la boue jusqu'aux genoux. Il me montre affichée au mur une carte avec l'itinéraire et sa variante sans boue que je m'empresse de photographier. 

Comme dit plus tôt, parfois dans l'adversité, je me sens vivante. Mais avec l'adversité de la boue : pas du tout ! Il se trouve que l'alternative sans boue est plus courte d'un km. Mais je serais prête à faire des km supplémentaires pour éviter la boue. En même temps, je n'ai pas encore pris ma décision et j'ai tout de même pris, au cas où , des sacs poubelles (pour protéger mes pieds) qui pourraient peut-être me tirer d'affaire si je m'engageais trop dans cette option. 

Quand je pars, il fait froid, 6°, le ciel est couvert mais se découvre peu à peu. J'emprunte la voie verte et je rejoins le GR au Dolmen de Teberne. 

Je fais une pause à Ogeu les Bains où je vois le premier fronton de pelote Basque alors que nous sommes toujours en Béarn 

Quand j'étais petite, OGEU était une marque de limonade consommée partout dans les Landes. L'usine existe apparemment toujours. 

J'en profite pour envoyer un SMS au gîte de ce soir pour savoir si les pèlerins d'hier ont parlé de boue. 

Puis le moment de choisir arrive. Les personnes que j'ai interrogées sur le sujet semblent ne pas savoir. Sauf une dame qui pense que c'est possible et que les jours précédents les pèlerins sont passés par le GR. 

La perspective de 5 nouveaux km sur le goudron finit de me décider et j'emprunte le GR qui doit me conduire à longer le Gave d'Ossau. 

Quand je pense que cette histoire m'a turlupiné une bonne partie de la nuit. En fait de boue, elle est dérisoire au regard de ce que nous avons déjà eu et parfaitement évitable. Très loin des genoux, tout au plus sur les semelles.

Une fois passée la portion supposée boueuse, je reçois la réponse du gîte qui bien sûr me confirme l'absence de boue. 

Pas évident de se fier aux avis des locaux qui ne sont pas toujours les mieux placés pour informer sur le chemin. 

Il aurait été dommage de ce priver de cette belle portion de GR qui offre un passage en forêt, un panorama sur les Pyrénées et le longement du Gave d'Ossau pour finir par le traverser au Pont du diable où je prends ma pause déjeuner.

Encore 3 km et un quart d'heure de pluie et c'est déjà Oloron Sainte Marie qui se profile.

Les étapes passent de plus en plus vite.