J2 - Guillena - Castiblanco de Arroyos - 19 km



L'étape prévue aujourd'hui est courte, à peine 2 km de plus que mon petit tour hebdomadaire jusqu'au lac de la Bergeonnerie ! Mais le paysage, et la chaleur risquent d'être tout autre.

Je n'ai pas eu l'occasion de faire connaissance avec mes 2 compagnons de route : ils étaient partis quand je me suis levée. Je réserve mes levers aux aurores pour les longues étapes, comme celle de demain. 

Il ne m'aura pas fallu longtemps pour retrouver, avec la marche, l'intensité des sens en éveil. Telle un homme, heu ! une femme, préhistorique je me surprends à observer les traces laissées dans la poussière par mes compagnons. 
A écouter, comme hier, le bruissement des feuilles de bambous, ou aujourd'hui les rares oiseaux dans les oliviers ou les grillons. 
A sentir les odeurs, aussi étonnantes soient elles : les Espagnoles et les Espagnols sont très coquets et... se parfument. Ce matin, j'ai même senti les effluves de parfum d'un motard, venu probablement travailler sur les oliviers et qui m'a doublé aussi vite que le chemin chaotique le lui permettait. Je me demande de mon côté ce que je sens, sachant que je ne suis que transpiration ?!?!
A ressentir le moelleux de mes chaussettes, qui se dégrade progressivement, pour finir pas être franchement rêche, au fur et à mesure des km et de la... transpiration ! Amis de la poésie, bonjour. Aucune horreur des joies de la marche ne vous sera épargnée !

Quant au paysage, rien à voir avec celui d'hier. Aujourd'hui, c'est oliviers au menu. Le chemin passe d'abord entre les champs d'oliviers et d'orangers, puis entre les champs d'oliviers. Progressivement, il se fait de moins en moins large et de moins en moins précis pour finir par passer entre les rangées même d'oliviers. 
Se retrouver là, au milieu d'hectares et d'hectares d'oliviers est assez grisant. Ce sont ceux que j'apercevais, à perte de vue, il y a, à peine 3 jours depuis l'avion qui descendait sur Séville. 
L'avantage des plus appréciables des oliviers : leur ombre !!!
Et puis après les oliviers en champs, viennent... les oliviers mais en enclos pour offrir avec quelques chênes, de l'ombre aux animaux. Selon les bouses qui parsèment le chemin, les occupants de ces lieux sont des bovidés. Comme je n'ai pas vu de panneaux d'avertissement, j'ose espérer que ce seront de braves vaches et non des taureaux de combat. Car si mes bâtons de marche suffisent amplement pour écarter une vache, ils ne seront que très peu utiles et je ne donne pas cher de ma peau face à des taureaux. Suspense...
Suspense tout relatif, car si je vous écris là, c'est que je suis toujours vivante ! 

Toute à ces réflexions et interrogations, je tombe sur l'un de mes 2 comparses. Diego, c'est son nom, vient de finir sa pause "bocadillo" et nous faisons plus ample connaissance sur quelques km. Il me rassure : lui, a vu des vaches. Malgré tout,  les taureaux ne sont pas loin, car nous longeons des enclos grillagés, avec messages d'avertissement et symboles de ganaderias sur les barrières.

Peu après, à défaut de café con leche ( aucun village entre le départ et l'arrivée) je fais moi aussi, une pause abricots secs et surtout changement de chaussettes ! 
Je vous passe le détail des 5 derniers km : le long d'une route très passante, avec un chemin parfois bitumé ou parfois entre de hautes herbes toutes sèches ( et surtout qui piquent !) avec très peu d'ombre. Bref, pas de quoi susciter une extase béate ! 
Je retrouve Diego à l'entrée de Castinlanco juste avant de nous rendre à l'albergue Casa Salvadora.

En vrac
- les eucalyptus et leur tronc pelé à la sortie de Guillena
- les VTTistes relativement nombreux
- un cavalier qui vient surveiller les taureaux de combat. Ceux ci ne verront leur premier homme à pied que dans l'arène
- les cloches de l'église de Guillena qui sonnent comme des casseroles. J'avais oublié ce détail qui m'avait marquée sur le Norte. A croire qu'ils n'ont pas de cloches en Espagne
- un gris os de ????



























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