Mais Seville mérite bien plus qu'un jour de visite, tant son patrimoine architectural et culturel est magnifique. 

Alors, j'ai joué les touristes pressés en survolant la ville du haut du toit d'un bus touristique, en visitant les incontournables Alcazar et Cathédrale et les touristes moins pressés en déambulant (et en me perdant) tout le reste de la journée dans les rues anciennes du centre ou sur les avenues grandioses qui mènent aux nombreux parcs et momunents...

Malgré un billet coupe-file pris à l'avance mais qui ne coupe en fait aucune file, on entre plutôt rapidement dans l'Alcazar et ses jardins. En plein coeur de la ville, c'est un véritable un havre de paix et de nature comme savaient en construire les Omeyyades. Et pour qui aime l'architecture mudéjar, c'est un bijou de finesse d'élégance et d'émotions. 

A côté, la Cathédrale ne relève pas du même registre. 3ème plus grande cathédrale du monde, elle a été construite pour impressionner. Tout est démesure : les dimensions,  le nombre de chapelles (80), la salle du trésor qui regorge d'ostensoirs et reliquaires d'or et d'argent, le retable majeur ( considéré comme le plus grand et le plus beau de la chrétienté) avec ses 44 panneaux sculptés, l'imposant tombeau de Christophe Colomb... Stop ! Tout est trop : trop chargé, trop riche, trop ostentatoire, trop ! Autant dire que, quand on vient pour faire le chemin, avec le dénuement ( tout relatif, je vous le concède ) du Pèlerin, il y a... comment dire ?...  comme un décalage !?!?

Et pour en revenir au Chemin, contrairement à d'autres villes espagnoles, Séville n'en comporte aucun indice : pas de clous jacquaires dans les rues ( où je ne les ai pas vus) pas de références, pas de guides sur la vía de la Plata dans les librairies sévillanes, pas de pélerins... Tout juste si j'ai pu faire tamponner ma crédencial à la cathédrale !!!

Et puis, j'ai déambulé au gré de mon inspiration dans les petites rues si étroites que l'ombre y est fraîche même par 34°, comme aujourd'hui. J'ai admiré la radicalité de la Metropol Parasol conçue par l'architecte berlinois Jürgen Mayer pour recouvrir la place de l'Encarnación. J'ai flâné dans quelques uns des nombreux parcs qu'offrent la ville, avant que les moustiques ne me délogent du jardin de la Plaza de España, non sans m'avoir dévorée...

En vrac : 

- la Giralda, son magnifique point de vue sur la villes et ses 35 rampes en pente douce à la place d'escaliers

- les noms des rues sur des zelliges, un carreau par lettre

- les perruches argentines, vertes, qui peuplent le jardin de l'Alcazar ( espèce invasive devenue la plaie des grandes villes espagnoles)

- l'odeur du jasmin dans les jardins de l'Alcazar

- les bougainvilliers le long des façades

- les orangers qui bordent les rues

- les calèches de qui côtoient les vélos et les voitures

- la plaza des España inaccessible pour cause de festival de musique avec entre autres Zuchero, José Carreras ou Carla Bruni !?!

- les arènes de Séville où avait lieu une novillada cet après midi

- même l'université est dans un bâtiment ancien

- le rythme espagnol qui me va bien ( aujourd'hui déjeuner à 15h ! ) 

- les patios andalous découverts au hasard de portes ouvertes

- mon espagnol encore un peu hésitant et coincé

- ...

Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas le principe, je reconduit ma rubrique "en vrac" pour toutes les choses qui m'ont marquée mais que mon temps, compté, et mes gros doigts sur mon petit clavier de téléphone ne permettent pas de détailler davantage